Les forces des Nations unies ont affirmé, mercredi 23 mars 2022, que la situation sécuritaire ne s’était pas améliorée dans les provinces de la République démocratique du Congo (RDC) en dépit des mesures drastiques décrétées par les autorités.
“Vous le savez la situation sécuritaire ne s’améliore pas. Il ne faut pas se cacher, elle a même tendance à se détériorer selon les zones. Et si on prend du nord au sud de manière un peu caricaturale pour aller vite, nous avons le CODECO au nord qui ont un peu évolué dans leurs objectifs et qui s’en prennent, vous le savez, depuis quelques semaines aux camps de déplacés”, a déclaré lors d’une conférence de presse, le général de division, Benoît Chavana, Commandant adjoint des Casques bleus de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).
“Vous avez évidemment les ADF qui sont combattus vigoureusement par les armées ougandaises en lien avec les FARDC (armée congolaise) et qui continuent à commettre ici ou là des atrocités”, a-t-il ajouté.
Il y a également le “M23 dont on sent quelques signes de regain d’activité notamment contre les FARDC directement mais indirectement sur les civils. Et vous avez plus au sud, bien sûr, les Maï-Maï qui s’en prennent à des communautés (…) sur les Hauts-plateaux”.
En plus des attaques contre les sites de déplacés depuis décembre dernier, le général de nationalité française a fait état de “l’emploi d’un certain nombre de mineurs, d’enfants donc, par certains groupes armés en RDC qui utilisent les enfants mineurs, les enfants soldats pour augmenter les effectifs”.
C’est une situation “que l’on connaît depuis longtemps mais qui a tendance à perdurer. Je vous donne simplement un exemple à Beni, des jeunes cadres de l’ADF de l’âge de 15 ans avec leurs fusils ont été appréhendés par les FARDC à Kamango”, a déclaré le chef militaire et haut fonctionnaire des Nations unies.
L’état de siège a été proclamé depuis dix mois dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri par le Président Félix Tshisekedi pour tenter d’enrayer la violence des groupes armés. Cette mesure n’a pas permis de réduire la violence.
La RDC a autorisé depuis fin novembre l’entrée des troupes ougandaises dans les provinces du Nord-Kivu et l’Ituri pour des opérations conjointes contre les ADF, groupe armé d’origine ougandaise ayant prêté allégeance à Daech depuis 2019.
Pascal Mulegwa
AA