AccueilAfriqueProcès Sankara au...

Procès Sankara au Burkina Faso: l’ex-président Blaise Compaoré condamné à la perpétuité

L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été condamné, mercredi 6 avril, par contumace à la prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara. Le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987, ont également écopé de la prison à vie.

Il aura fallu plusieurs années d’instruction, l’audition de plus de 110 témoins et 6 mois d’audience pour en arriver à ce jour, 34 ans après l’assassinat de Thomas Sankara. Aucune circonstance atténuante n’a été retenue pour ces trois accusés, reconnus coupables d’« atteinte à la sécurité de l’État », de « complicité d’assassinat » et de « recel de cadavre ». Ils perdent également toutes leurs distinctions militaires.

La cour est donc allée plus loin que ce que le parquet militaire avait requis, à savoir 30 ans de prison ferme pour Blaise Compaoré et le commandant de sa garde, Hyacinthe Kafando. Vingt ans seulement avaient été requis pour le général Gilbert Diendéré. Présenté lors des audiences comme le superviseur des assassinats, Diendéré était le seul des trois présents au procès, puisqu’il est incarcéré pour la tentative de coup d’État de 2015. Les deux autres principaux accusés sont exilés en Côte d’Ivoire et ont été jugés par contumace.

Huit autres accusés sont condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison. Trois accusés, enfin, ont été acquittés.

« C’est une page de l’histoire du Burkina qui vient de se tourner »

Le verdict a suscité de vives réactions dans la salle. Il a été accueilli avec un grand soulagement par les parties civiles et les proches des victimes. « C’est une page de l’histoire du Burkina qui vient de se tourner », a confié un ancien ministre de Thomas Sankara. Certains partisans et proches de Thomas Sankara ont applaudi, d’autres ont crié : « La patrie ou la mort, nous vaincrons », la devise du père de la révolution.

Déception en revanche pour les partisans du général Diendéré qui a quitté la barre avec fierté, levant les bras au ciel pour saluer ses soutiens. Des membres du public l’ont aussi applaudi et lui ont crié : « Nous sommes avec vous ! ». « Avec la situation sécuritaire du pays, on a besoin de toutes les forces possibles », a réagi un membre du public avant d’ajouter : « On a besoin d’un général comme Diendéré, j’aurais voulu le voir acquitté. » Les avocats de Blaise Compaoré ont dénoncé à de nombreuses reprises un procès politique, ils estiment que la procédure judiciaire qui vient de se terminer n’a aucune valeur.

Les partisans des deux camps ont failli en venir aux mains, empêchés par l’intervention des militaires qui assurent la sécurité du procès.
RFI 

Soyez averti chaque fois que nous publions quelque chose de nouveau !

continuer la lecture

9 soldats sud-africains tués dans des affrontements avec le m23 près de Goma

La situation dans l'est de la République Démocratique du Congo a pris une tournure tragique ce week-end avec la perte de neuf soldats sud-africains lors de violents affrontements avec le groupe rebelle M23. Ces militaires faisaient partie de la mission de stabilisation régionale SAMIDRC (Mission de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe en RDC) et de la MONUSCO, la mission des Nations Unies. Les combats ont éclaté autour de Goma, une ville stratégique du Nord-Kivu, où les forces sud-africaines, aux côtés d'autres troupes internationales et des FARDC, ont réussi à repousser les avancées des rebelles. Mais malgré cet exploit, la guerre ne cesse de ravager la région, laissant derrière elle des pertes humaines et des civils pris au piège.

La position de l’Union Africaine face à la violence au Kivu : un appel au dialogue sans désigner les responsables

Le 25 janvier, à l'issue d’une déclaration qui n’a pas manqué de susciter des débats, le président sortant de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé ses préoccupations concernant la situation dans l'Est de la République Démocratique du Congo

LAMUKA dénonce les arrestations arbitraires et l’incapacité de Tshisekedi face à la crise sécuritaire

À Kinshasa, le samedi 24 janvier, plusieurs partis politiques de la coalition LAMUKA, dont l'Ecidé et Addcongo, ont défilé sur le boulevard Lumumba pour exprimer leur mécontentement face à ce qu'ils qualifient de violations répétées des droits humains. La manifestation visait spécifiquement la détention mystérieuse de plusieurs figures politiques de l'opposition, enlevées il y a un mois par des forces de sécurité et dont on ignore toujours la localisation.