Les batailles de rue entre élèves de différentes écoles de la capitale sont récurrentes. Munis d’armes blanches où à mains nues, ces futures élites, organisées en gangs, n’hésitent pas à se livrer à des bastons sauvages et sanglantes sans merci, à la sortie de classe. Ces affrontements sont justifiés par le désir d’adolescents de démontrer leur virilité.
Rien de nouveau, ces rivalités entre élèves de différentes écoles ont toujours existées. Seulement, le phénomène prend des allures plus inquiétantes avec l’utilisation des armes blanches. a cet effet, depuis quelques années, certaines écoles sont prises en otage par des élèves qui s’apparentent à des « criminels en herbe » régulièrement sous l’emprise des drogues dures et autres stupéfiants, mais aussi, par des jeunes qui traversent la crise de l’adolescence. Ils sont pour la plupart issus des écoles situées à la Gombe.
C’est généralement à la sortie de classe, aux alentours de midi, que ces élèves se fixent rendez-vous. Leurs bagarres sont spontanées ou programmées. Ils ramassent, sur leur parcours, tout ce qui peut leur servir d’armes: bâton, pierre, acier, bouteille, etc.. Au corps à corps ou à distance, leur objectif est de remporter la victoire à tout prix, peu importe la manière.
Un des élèves de l’Institut Professionnel de la Gombe (IPG) qui s’est confié à Media Congo Presse affirme que la récente bagarre du lundi 9 mai dernier, était dûe à un différend entre deux élèves respectivement de l’Institut Techniques Industrielles de la Gombe (ITI.GOMBE) et de l’IPG. Ils s’étaient donc juré d’en venir aux mains, non dans un duel, mais en groupe. Ainsi, deux groupes d’élèves se sont affrontés (vidéo) avec des machettes, des jets de pierres et bien d’autres armes blanches sur la grande artère de l’avenue de la Libération, ex 24 novembre, tout juste devant le camp militaire Kokolo, sous l’œil impuissant des forces de l’ordre et des passants.
Ces bagarreurs sont tout simplement des récidivistes, puisqu’au mois de mars dernier, quelques autorités du ministère de tutelle avaient effectué des descentes dans plusieurs écoles de la Gombe après qu’une bagarre entre élèves ait fait un blessé grave. Après plusieurs interpellations, les autorités de ces écoles avaient été appelées à prendre des mesures pédagogiques et disciplinaires qui s’imposaient.
Cette situation démontre un déclin des valeurs morales, l’irresponsabilité des parents, la faiblesse de l’encadrement social, la banalisation des actes criminels, la montée de l’alcoolisme des eleves, la généralisation de la violence, la consommation des stupéfiants en milieu scolaire, l’insuffisance et l’inadaptation de l’encadrement disciplinaire qui contraste avec l’augmentation des effectifs dans les salles de classe.
Causes des facteurs multiples, ces violences à répétition en milieu scolaire devraient interpeler simultanément l’élève lui-même, la famille et la société. Ces signaux inquiétants sonne l’alarme pour que le pouvoir public prenne au sérieux cette situation qui est grandissante au quotidien. Aussi, la gestion, la sécurité et l’encadrement des établissements scolaires devraient être remis sur la table des discussions afin de revenir à cette « école propre », jadis cadre paisible destiné à l’apprentissage.
Djodjo Vondi
congo-press.com