Les deux parcs nationaux d’Upemba et Kundelungu ont été l’objet d’une animosité entre les communautés locales et les gardes-parc. Des conflits souvent alimentés par la violation des limites de ces parcs de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), ont été enregistrés. Cette situation a perduré plusieurs années. Elle a été à la base d’un véritable malaise entre les deux parties qui se regardaient en chien de faïence. Et pourtant, elles étaient censées vivre ensemble pour la protection de la biodiversité et le développement de ce coin.
« J’ai été arrêté par les écogardes de l’ICCN, simplement parce que je défendais un pêcheur du village qui avait été arrêté dans le parc, en train de pécher », a déclaré Kalenga Kalubamba, chef coutumier du village Sampwe, dans le territoire de Mitwaba.
Certains actes prohibés dans les parcs ont été à la base de l’arrestation et le transfèrement vers les instances judiciaires de certains villageois. Face à cette situation, le directeur général a.i. de l’ICCN, Olivier Mushiete a diligenté une équipe d’experts en vue de discuter avec ces communautés et jeter les bases d’une nouvelle collaboration basée sur la cohabitation entre les écogardes et les communautés locales.
« Au nom de notre directeur général empêché, nous sommes venus vous dire que nous devons aplanir nos divergences. Vous êtes des partenaires de la conservation. Nous conservons pour vous et nous ne pouvons pas le faire seul, sans vous », s’est adressé aux communautés de Kalera, le directeur provincial de l’ICCN-Katanga, Monsieur Mbayo.
Pour l’ICCN, on ne peut jamais construire un développement durable sans la paix. Cette mission de pacification est une occasion pour écouter les revendications des uns et des autres et y apporter des solutions durables, socle d’une cohabitation harmonieuse.
« Nous faisons de la conservation pour l’Homme. Les populations riveraines de nos aires protégées jouent un rôle important dans cette conservation. Voilà pourquoi le DG nous a envoyé ici pour communiquer cette nouvelle vision de travail. Celle de placer l’homme au centre de la conservation », a précisé le coordonnateur de la Cellule juridique de l’ICCN, Augustin Tshimina.
Les communautés et les écogardes doivent désormais travailler ensemble main dans la main pour la protection de la diversité biologique exceptionnelle de ces deux parcs. « L’ICCN s’affiche aujourd’hui aux côtés des partenaires pour améliorer les relations entre les parcs et la population. L’ICCN attend de ces communautés le pardon et la franche collaboration sans lesquelles aucun développement ne sera possible », a déclaré Arthur Kalonji, cadre à l’ICCN.
Pour le chef du groupement Balomoto, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature devra fournir beaucoup d’efforts pour s’imprégner des réalités des populations de ce territoire qui vivent dans une misère indescriptible. Le chef Lufunga répondant aux questions d’un journaliste.
« Au nom de tous les chefs de ce territoire, nous sommes très contents de votre visite, car cela n’arrive pas souvent ». A déclaré le chef Lufunga. « Le territoire de Mituaba est un coin où il y a toujours eu des problèmes d’insécurité. Le parc qui est censé être le grand partenaire ne nous venait pas au secours ».
Notons par ailleurs que cette mission a connu la participation des élus nationaux, des membres de la société civile de ce secteur et une délégation de la société KIPAY Energy qui va bientôt produire du courant électrique sur la rivière Lufira. Jean-Jacques Mpanga wa Lukalaba, élu de Mitwaba a exhorté sa base à collaborer avec les autorités de ces deux parcs, afin de soutenir le projet de construction du barrage de Sombwe, qui va produire plus de 160 Mégawatt et favoriser le développement socioéconomique de ce secteur.
Alfred Ntumba
Econews