Réchauffement d’un Réquisitoire du Procureur Général
Le sénateur Augustin Matata Ponyo a déposé une plainte auprès du procureur général près la Cour de cassation contre le président du Sénat, Modeste Bahati, pour « atteinte aux droits garantis aux particuliers ». L’ancien Premier ministre accuse ainsi le président de la chambre haute du Parlement de réchauffer un réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation demandant l’autorisation de poursuivre ses actions dans l’affaire Bukanga-Lonzo. Malgré cela, la plénière du Sénat s’était déjà prononcée contre ce réquisitoire en avril 2021.
Nouvelle Demande de Levée des Immunités
Modeste Bahati a reçu lundi dans son cabinet le procureur près la Cour de cassation qui demande une nouvelle fois la levée des immunités de Matata Ponyo et lui a demandé de s’appuyer sur sa demande de 2021. Pendant les vacances parlementaires, le bureau du Sénat est habilité à statuer sur la levée des immunités d’un sénateur, une tâche qui revient à la plénière pendant la session.
Accusations de Mauvaise Foi et d’Élimination de la Course Présidentielle
Selon Matata, les actions de Bahati « relèvent de la mauvaise foi et visent à m’éliminer de la course présidentielle, étant donné qu’il est membre du présidium de l’Union sacrée et qu’il s’est déjà prononcé ouvertement en faveur du candidat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ». Matata est un candidat déclaré à la présidentielle de décembre prochain et il s’était déjà plaint samedi des tentatives de levée de ses immunités parlementaires.
Affaire de Détournement des Fonds de Bukanga-Lonzo
Matata est poursuivi dans l’affaire de détournement des fonds destinés au parc agroalimentaire de Bukanga-Lonzo. Tout a commencé avec un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF) qui a révélé la disparition de plus de 280 millions de dollars dans ce projet lancé en 2014.
Une Décision de la Cour Constitutionnelle Suscite la Controverse
En novembre 2021, la Cour Constitutionnelle, bien qu’elle se soit déclarée initialement incompétente pour poursuivre un ancien Premier ministre, est revenue sur sa décision un an plus tard. Cela a donné le feu vert au procureur général Jean-Paul Mukolo pour poursuivre Matata Ponyo. Ce dernier a toujours clamé son innocence, affirmant être victime d’un acharnement politique parce qu’il aurait refusé d’intégrer l’Union sacrée et s’est porté candidat à la prochaine présidentielle.