Dans un contexte politique déjà marqué par des écueils, de nouvelles turbulences ébranlent la scène politique de la République Démocratique du Congo (RDC). À l’épicentre de cette agitation se trouve le refus persistant des élus de Kinshasa de donner leur approbation à la sanction du Gouverneur Gentiny Ngobila. Une situation qui a incité Gode Mpoyi, le Speaker de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa (APK), à entreprendre des démarches saisissantes auprès des plus hautes instances de l’État.
S’appuyant sur une démarche méthodique, Gode Mpoyi a adressé des courriers percutants au Vice-Premier Ministre P. Kazadi ainsi qu’au Premier Président de la Cour des Comptes. Dans ces correspondances détaillées, le Speaker a exposé deux alternatives majeures pour résoudre ce différend épineux.
Tout d’abord, l’option de mettre une pression calculée sur le Gouverneur pour qu’il honore les émoluments revendiqués par les députés provinciaux émerge. Ces émoluments sont devenus une condition sine qua non à la convocation d’une session extraordinaire. Cette approche, bien que moins directe, pourrait ouvrir une fenêtre pour la reprise des discussions entre les deux parties en conflit.
Ensuite, une stratégie légale d’envergure est envisagée. Les dispositions des articles 63 et 68 de la loi n.08/012 du 31 juillet 2008, qui cadrent avec les mesures conservatoires de suspension d’un gouverneur, sont mises en avant. Cette option ne manque pas d’attirer l’attention, car elle pourrait avoir des implications profondes dans le paysage politique de la RDC.
Dans la lettre de Gode Mpoyi, l’importance capitale de l’approche choisie transparaît. L’objet de la correspondance, intitulée « Sanction demandée par la Cour des Comptes contre Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa », révèle l’intensité des enjeux sous-jacents.
Le chemin pour arriver à cette démarche n’a pas été sans obstacles. Gode Mpoyi rappelle sa tentative de rassembler le Bureau et la Conférence des Présidents pour aboutir à un consensus sur la nécessité d’une session extraordinaire pour entériner la recommandation de la Cour des Comptes. Cependant, il a été mis en minorité à la Conférence, qui a jugé préalable le règlement de la question des émoluments, en conformité avec le Règlement intérieur.
Dans une anticipation réaliste des défis à venir, le Speaker doute de la promptitude du Gouverneur à débloquer les fonds requis dans le délai de cinq jours spécifié par la loi. Il formule donc deux scénarios ingénieux pour mettre en œuvre la sanction envisagée.
Le premier scénario propose une démarche concertée avec le Gouvernement Central, dirigé par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur. Cette approche met l’accent sur l’instruction du Gouverneur de s’acquitter des frais exigés par les Députés provinciaux, pavant ainsi la voie à la session extraordinaire.
Le second scénario dévoile une approche plus exécutive. Gode Mpoyi suggère d’en appeler au Premier Ministre afin qu’il mandate le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur à activer les dispositions légales encadrant la suspension du Gouverneur. Cette action serait entreprise dans l’attente que les ressources nécessaires soient disponibles pour le déroulement effectif de la session extraordinaire.
La question des émoluments n’est pas la seule en jeu. Gode Mpoyi pointe également du doigt des tentatives de faire obstacle au contrôle de la Cour des Comptes, en se référant à un présumé contrôle politique fallacieux en cours. Il souligne que la mission de vérification diligentée par la Cour a dépassé le délai initial de trente jours, renforçant ainsi l’impératif de ne pas entraver le travail de l’institution.
En somme, la correspondance de Gode Mpoyi reflète une volonté inébranlable de faire respecter les principes de transparence et de redevabilité au sein du gouvernement provincial. Les développements à venir dans cette saga politique continueront à captiver l’attention des observateurs, à mesure que les ramifications légales et politiques de cette affaire se dévoileront.