Par Bisonews.cd
Goma, RDC – 15 Octobre 2023 – La situation en République Démocratique du Congo (RDC) reste tendue, alors que les groupes d’autodéfense Wazalendo continuent de faire face aux rebelles du M23/RDF. Au cours des dernières semaines, des affrontements violents ont eu lieu dans le Territoire de Masisi, et les combats se poursuivent actuellement en Territoire de Rutshuru.
Ces violences récentes semblent découler en grande partie de l’impasse des négociations de paix de Luanda et de Nairobi. Les efforts visant à résoudre la crise dans l’est de la RDC sont restés stériles, sans explication convaincante. Les rebelles du M23/RDF ont ignoré de manière flagrante les décisions prises par les Chefs d’État de l’East African Community (EAC) et de l’Union Africaine, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu, le retrait et le cantonnement.
Face à cette situation, des voix se sont élevées pour appeler à un arrêt immédiat des hostilités et à privilégier une solution politique plutôt que militaire. Le Facilitateur des pourparlers de Nairobi, Son Excellence UHURU KENYATA, a émis un appel en ce sens le mardi 10 Octobre 2023. L’Ambassade des États-Unis à Kinshasa a également publié un communiqué le jeudi 12 Octobre 2023, soutenant cette démarche.
Pourtant, malgré ces appels à la paix, la situation sur le terrain demeure préoccupante. En effet, des informations de terrain suggèrent que les rebelles du M23/RDF continuent de cohabiter avec les forces militaires régionales ougandaises et kényanes. Cette cohabitation soulève des inquiétudes quant à la possible complicité de ces forces régionales dans la perpétuation de la crise sécuritaire à l’est de la RDC.
Une situation particulièrement alarmante concerne l’exploitation illégale des ressources du Parc National des Virunga, notamment le bois, qui est acheminé vers l’Ouganda en toute impunité, via le poste frontalier de Bunagana. Des rapports indiquent que la Force Régionale, dont les unités d’origine ougandaise et kényane sont suspectées de complicité, assure la logistique nécessaire aux rebelles du M23/RDF, y compris l’approvisionnement en armes et en munitions.
La nuit du 9 au 10 Octobre 2023 a également été marquée par une attaque contre certains chefs locaux dans le Groupement Kisigari, revendiqué par le M23/RDF. Cette attaque a fait sept morts, tandis que d’autres restent portés disparus. Les populations locales se retrouvent ainsi prises en otage par cette situation, vivant dans des camps de déplacés depuis plus d’un an, sans espoir de retourner chez elles.
Face à ces événements tragiques et à l’ambiguïté des acteurs régionaux et internationaux, la Société Civile Forces Vives du Nord-Kivu a formulé plusieurs recommandations. Elle demande au Président de la République Démocratique du Congo de protéger l’intégrité du territoire national et d’instaurer un programme d’accompagnement des populations qui souhaitent retourner dans leurs régions d’origine après la fin des hostilités. De plus, elle enjoint au Président en exercice de l’East African Community de diligenter une commission d’enquête sur les allégations de complicité de la Force Régionale et d’envisager un retrait rapide de ses troupes de l’est de la RDC.
La situation en RDC reste critique, avec des vies humaines en jeu et une crise humanitaire en constante détérioration. Il est impératif que des mesures efficaces et concertées soient prises pour mettre fin à cette violence et restaurer la paix dans la région.