Thierry Mbulamoko, qui occupait le poste de coordonnateur de l’Agence de Prévention et Lutte contre la Corruption (APLC) depuis près de deux ans, à jeter un grand discrédit sur le fonctionnement de cette institution créée par Félix Tshisekedi.
Sa suspension récente a mis en lumière des allégations de mégestion et de comportement inapproprié, plutôt que de faire avancer la lutte contre la corruption.
L’APLC, chargée de lutter contre les antivaleurs, en particulier les détournements de fonds publics, est confrontée à des questions quant à son efficacité sous la direction de Thierry Mbulamoko. Les attentes étaient élevées pour celui qui était considéré comme un « joker » dans le combat contre la corruption.
Cependant, au lieu de mener des enquêtes sur les dossiers relevant de sa compétence, Thierry aurait été plus préoccupé par la consolidation de son propre pouvoir. Des allégations de favoritisme ont surgi, notamment en ce qui concerne l’embauche de proches, dont ses concubines, sans respecter les critères de sélection pour les agents publics.
Dans les différentes missions de l’agence, Thierry Mbulamoko s’octroyer le luxe de mettre les noms de ces concubines plutôt que des experts qui pouvaient faire bouger les lignes de lutte contre la corruption.
La suspension de Thierry Mbulamoko, le 23 octobre 2023, fait suite à des allégations de corruption auxquelles il est lié. L’affaire du cabinet juridique Centurion est au cœur de ces préoccupations. Dans cette affaire, le conseiller du chef de l’État en matière de lutte contre la corruption aurait engagé le gouvernement dans le paiement de 36 millions de dollars, sans qualité.
Centurion prétend avoir défendu l’État congolais dans un accord de réparation de 180 millions de dollars conclu avec la société minière Glencore en fin d’année dernière, et réclame une commission de 20 %. Cette affaire soulève des questions sur la transparence et l’intégrité de la gestion de l’APLC.
Dans ce dossier Centurion, Thierry Mbulamoko aurait associé une responsable de l’association congolaise pour l’accès à la justice qui serait aussi l’une de ses conquêtes.
Au-delà de l’affaire Centurion, Thierry Mbulamoko est également accusé de promouvoir la mégestion au sein de l’APLC. Des allégations de népotisme et de favoritisme ont été soulevées, sapant la crédibilité de l’agence.
L’une des préoccupations majeures concerne l’attribution de numéros matricules de l’APLC à des individus sans justification claire. Parmi les bénéficiaires de ces numéros matricules figurent des concubines et même le cameraman privé du porte-parole du chef de l’État.
Dans ce lot des bénéficiaires des faveurs de Thierry Mbulamoko se trouverait également l’époux de la coordinatrice adjointe, Bénie Laure Kamwiziku, qui aurait même bénéficié des privilèges avant de renoncer sous la pression de certains membres mécontents de l’agence.
Cette situation de mégestion a semé la frustration au sein de l’agence, remettant en question la capacité de l’APLC à remplir sa mission de lutte contre la corruption.
La suspension de Thierry Mbulamoko est un développement majeur, mais les questions persistantes concernant la gestion de l’APLC et les allégations de corruption soulignent la nécessité d’une réforme en profondeur pour rétablir la confiance du public dans l’agence.
Matondo Lubaki