Alors que le 4e cycle électoral en République démocratique du Congo (RDC) n’a pas encore atteint sa conclusion, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi, soulève des préoccupations cruciales quant à la nécessité de réformes significatives dans le système électoral du pays. Lors de la publication des résultats provisoires des élections législatives nationales, Kadima a mis en lumière les défis persistants et les irrégularités récurrentes auxquels les élections congolaises font face depuis 2006.
« Depuis 2006, les processus électoraux en République Démocratique du Congo sont confrontés à des difficultés et irrégularités persistantes. La viabilité de notre jeune démocratie repose sur les enseignements tirés de ces quatre cycles électoraux. Il est intenable que les élections continuent à se dérouler pendant la saison des pluies, alors que la saison sèche offre un environnement propice pour le déploiement et l’acheminement du matériel électoral », a souligné Denis Kadima dans son discours.
Le président de la CENI met en avant plusieurs points nécessitant une réflexion approfondie, notamment la période de tenue des élections et le fonctionnement des centres locaux de compilation des résultats (CLCR).
« Il est également inacceptable de constater la coexistence de dispositions anachroniques avec des mesures modernes dans les textes légaux régissant l’organisation des élections en RDC. C’est le cas, par exemple, du fonctionnement des CLCR, qui est en décalage avec l’exigence légale d’utiliser la voie la plus rapide de transmission des résultats », a-t-il noté.
Kadima poursuit en soulevant des incohérences entre les résultats issus du dépouillement manuel et ceux du dispositif électronique de vote (DEV). Il pointe du doigt les lacunes exposées par les incidents de bourrages d’urnes et de manipulations frauduleuses des DEV lors des scrutins du 20 décembre 2023.
« Les divergences entre les résultats manuels et électroniques soulignent les limites de la prééminence des résultats manuels, telle que consacrée par l’article 67 de la loi électorale. Il est donc urgent que toutes les parties prenantes reconnaissent la nécessité de réformes désintéressées visant à améliorer les processus électoraux futurs », a-t-il conclu.
La RDC a récemment conclu son 4e cycle électoral, marqué par des critiques croissantes de l’opposition contestataire envers la réélection de Félix Tshisekedi avec 73,47%. Les appels de Denis Kadima Kazadi pour des réformes sont susceptibles d’influencer les discussions à venir, notamment lors des préparatifs pour le cinquième cycle électoral prévu en décembre 2028.
La Rédaction