RDC : « la nature dit tout, UDPS parti mi-ange mi-démon ? (Jeannot Mubenga)

Le grand Esope, célèbre écrivain grec de l’antiquité, aimait raconter cette fable: « Une chatte, s’étant éprise d’un beau jeune homme, pria Aphrodite de la métamorphoser en femme. La déesse prenant en pitié sa passion, la changea en une gracieuse jeune fille ; et alors le jeune homme l’ayant vue s’en amouracha et l’emmena dans sa maison. Comme ils reposaient dans la chambre nuptiale, Aphrodite, voulant savoir si, en changeant de corps, la chatte avait aussi changé de caractère, lâcha une souris au milieu de la chambre. La chatte, oubliant sa condition présente, se leva du lit et poursuivit la souris pour la croquer. Alors la déesse indignée contre elle la remit dans son premier état ».
À la dite fable, la conclusion de l’auteur était la suivante:
« Pareillement les hommes naturellement méchants ont beau changer d’état, ils ne changent point de caractère ».
En effet, certains hommes et certaines organisations humaines, comme certains partis politiques, ne changent jamais, ou ont difficile à changer, leur caractère peu importe qu’ils aient changer d’état.
Le Congo et son histoire démocratique
Le 30 Juin 1960, l’ancien Congo Belge accède à son indépendance. Le nouvel État adopte la forme républicaine. À son indépendance, le pays de Lumumba a une caractéristique difficile de voir, à l’époque, ailleurs en Afrique : il est un État démocratique. Il accède à sa souveraineté tant nationale qu’internationale en étant une démocratie, ses institutions et leurs animateurs étant issus des élections incontestablement démocratiques. Dommages, cela ne durera que les cinq premières années de l’indépendance car, en 1965, un coup d’État militaire viendra mettre un terme à l’élan démocratique du pays et instaurer un régime dictatorial qui durera trente-deux ans.
L’auteur de ce coup d’État ? Le chef de l’armée, un certain Joseph Désiré Mobutu. Ce dernier instaurera en 1967 un régime à parti unique, le Mouvement Populaire de la Révolution-MPR qui évoluera jusqu’à devenir le Parti-État, la constitution du pays allant jusqu’à mentionner que le président du parti est de fait et de droit le Président du pays. Dans cette entreprise, Mobutu était loin d’être seul ! Ses trois fidèles compagnons furent Justin Bomboko, Singa Udjuu et un certain…Etienne Tshisekedi. Les quatre rédigèrent ensemble la Manifeste de la Nsele instaura le MPR et une idéologie calquée sur un homme : le Mobutisme. Le régime à pensée unique, grandit et se renforça jusqu’à fatiguer même ses plus fervents thuriféraires et soutiens extérieurs. L’administration Carter aux USA en eût marre, après les deux guerres de Shaba (1977 et 1978), et provoqua la scission au sein du « mouvement national » (euphémisme utilisé pour masquer le terme « Parti unique »).
On vit alors apparaître un groupe de treize parlementaires qui rédigea une lettre pamphlétaire à Mobutu, decriant son MPR. Les treize parlementaires, membres du MPR, se décidèrent de créer un autre parti censé jouer le contrepoids du MPR : L’union pour la démocratie et le progrès social-UDPS. Et parmi les 13 parlementaires , un certain Étienne Tshisekedi (encore lui) qui, à la longue, finit par incarner le parti censé lutter contre la dictature et le culte de la personnalité. Tous ceux qui ne pensaient pas comme lui dans le parti furent écartés, accusés de trahison, de collaboration avec la dictature…
« Ata ndele »
Les Congolais, en leur grande majorité, connaissent soit la chanson, soit l’histoire de la chanson « Ata Ndele » de Adou Elenga, datant de 1958. « Ata Ndele », tôt ou tard, un jour où l’autre… Le monde bougera, la terre tremblera.
En 1989, « le mur de Berlin » s’ecroula, le communisme vacilla. La grande raison du soutien des Occidentaux à Mobutu était le fait qu’il empêchait la pénétration du Communisme dans son Zaïre qui constituait de barrière contre cette idéologie en Afrique centrale. Le mur de Berlin tombé, Mobutu perdit aux yeux de ses parrains extérieurs son importance et son influence. Le Président Français, Mitterand, tonna à la Baule et en Afrique on dût démocratiser. Mobutu se plia à la marche du monde, bien avant le célèbre discours de François Mitterand. Le 24 Avril 1990, il proclama la fin du parti unique et lança le processus de la démocratisation du pays. L’UDPS en profita pour se hisser au devant de la scène. Contre Mobutu, elle occupa le premier plan. Sa méthode ? Une radicalisation à outrance. Il s’agit de s’opposer non seulement au pouvoir en place mais aussi, et surtout, à tout celui et ce qui n’est pas UDPS. S’ opposer à tout, même à l’opposition. Comment il est difficile aux enfants de la dictature d’être des démocrates convaincus et convaincants ! Le parti affirmait pourtant être non violent. En réalité, toutes ses actions ont toujours été violentes. La rue fut choisi comme l’espace idéal de son exercice au pouvoir. Cela afin de masquer son incapacité à œuvrer dans les institutions. Au concept « autoprise en charge », le parti donna comme définition l’envoi des militants au vandalisme et à la destruction méchante des biens tant publics que privés.
L’UDPS ne parvint jamais à renverser Mobutu. Son leader fut de nombreuses fois nommé Premier ministre. Nommé, il se faisait dechoir quelques temps après, préférant plus le titre de Premier ministre que l’exercice du pouvoir, son caractère d’intraitable que les tâches de la primature.
C’est un nationaliste ombrageux du nom de Laurent Désiré Kabila qui vint mettre fin au pouvoir de Mobutu. Il fut accueilli en libérateur à Kinshasa, le peuple le saluant en héros. Il mit fin au Zaïre et fit renaître la République Démocratique du Congo. À lui, L’UDPS de Tshisekedi s’erigea en parti de l’opposition. Même quand, en 1998, éclata la guerre d’agression.
Mzee Kabila mourut en martyr pour le Congo. Son fils Joseph Kabila prit le pouvoir après lui. Il réussit à réunir un pays divisé, relança le processus de la démocratisation et finit par redonner au pays une constitution et des institutions démocratiques. À tous ses efforts, l’UDPS s’opposa ! Même à la constitution actuelle que ce parti combattit par tous ses moyens. Joseph Kabila sut cependant organiser, pour son pays, trois cycles électoraux. Le dernier, celui de 2018, consacra la première alternance démocratique au pays depuis l’indépendance. L’histoire le retiendra.
L’alternance et ses acquits à préserver
Par la magie des élections démocratiques, l’UDPS Tshisekedi gagna la magistrature suprême. C’est son président qui fut élu, suite aux élections de décembre 2018, le Président de la RDC. C’est à lui que Joseph Kabila passa le flambeau en janvier 2019. Depuis lors, le parti au pouvoir en RDC se nomme donc l’UDPS Tshisekedi. Cependant, la démocratie à ses règles qui, les résultats des élections aidant, obligent l’UDPS à partager son pouvoir avec la plate-forme FCC (Le Front Commun pour le Congo) largement majoritaire dans les deux chambres du parlement. Quoi de plus normal?
Problème : nous vivons actuellement la réalité de la fable d’Esope qui introduit cette tribune : il est de gens qui ne changent pas leur caractère peu importe le changement de leur statut.
L’UDPS a le pouvoir mais veut en même temps avoir l’opposition. Un pouvoir qui s’oppose à lui tout seul. Les mêmes méthodes à l’opposition du temps de Mobutu, les mêmes au pouvoir au temps de Félix Tshisekedi (Le fils d’Etienne).
Le parti au pouvoir desacralise toutes les institutions de la République, marche contre lui-même en violation des mesures fixées par le chef de l’État lui-même et à qui il prétend répondre… Pire encore, les Congolais ont vu, stupéfaits , les militants du parti au pouvoir aller jusqu’à massacrer des agents de l’ordre !
Ils ont en plus entendu le secrétaire général du parti au pouvoir se réjouir d’avoir déstabilisé le pays alors que son parti est censé lui trouver des solutions à ses problèmes.
Incapables de trouver la moindre solution aux problèmes du pays, ils nourrissent le peuple de polémiques, des mensonges et diffamations, ainsi que de l’irresponsabilité. À les entendre, ils sont toujours bloqués! Un pouvoir qui toujours se plaint…comme le citoyen lamda! Une première dans l’histoire mondiale.
Pourtant, le pays était bien parti : ses institutions étaient stables, son économie croissait de manière exponentielle, il avait une importante réserve de change. Des grands acquits à préserver. Mais l’UDPS est arrivé au pouvoir…
Jeannot MUBENGA, Citoyen congolais

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