Sans conteste, la RD Congo demeure un scandale géologique. Ironie du sort : la face B de la médaille révèle que sous ses gisements de cuivre et de cobalt sont enfouis beaucoup de scandales miniers. Le président Tshisekedi l’a dénoncé au Conseil des ministres du 17 septembre 2021.
Le chef de l’État «a déploré les différents scandales d’exploitation illégale des ressources minières». Il a épinglé, notamment, le cas de plusieurs opérateurs économiques – personnes physiques ou morales – détenant des permis de recherche mais se livrant impunément à l’exploitation. D’où son instruction au gouvernement de diligenter des enquêtes au Cadastre minier.
Pour l’homme de la rue, dénoncer des scandales miniers n’indique peut-être l’ampleur ni de la fraude ni du manque à gagner pour le trésor public. Relativement récent, le phénomène s’est amplifié depuis ces trois dernières décennies.
Il se caractérise par l’intensification des exploitations dites artisanales, œuvrant sous couvert des dignitaires tant politiques que militaires au pouvoir. Bénéficiant des immunités, ces exploitations sont de facto exonérées d’impôts envers le trésor public.
Qui plus est, ces artisans empiètent délibérément sur les concessions industrielles privées, soulevant des conflits et mettant en insécurité juridique les investissements privés étrangers. En fin de compte, elles ternissent l’image de la République à l’international.
Les incohérences héritées de l’ancien régime ne doivent pas résister à la bourrasque du changement. Aussi l’opinion publique accueille-t-elle favorablement l’audit programmé du registre des droits miniers et de l’ensemble des activités minières. Cet exercice permettra d’identifier les failles du système actuel et de normaliser rapidement la situation au profit de l’État, du peuple et des investisseurs honnêtes.
Le Potentiel /Bisonews