L’ancien Conseiller du président de la République Démocratique du Congo en matière de sécurité, Monsieur François Beya Kasonga, est en détention depuis le 05 février 2022, d’abord à l’Agence Nationale des Renseignements (ANR), puis ce jour à la prison centrale de Makala depuis le 04 avril dernier.
L’ouverture de son procès a été annoncée pour ce vendredi 03 juin 2022 par la Cour Militaire. Ce procès se déroulera dans l’enceinte de la prison centrale de Makala, a Kinshasa la capitale congolaise.
Trois jours après son interpellation, le 08 février, le porte-parole du Président Tshisekedi avait annoncé sur la télévision nationale que l’ancien Conseiller spécial François Beya, était détenu aux installations de l’ANR pour des indices sérieux faisant atteinte à la sécurité nationale.
« Il s’agit d’une affaire relevant de la sûreté de l’Etat. Une matière de ce genre est de la compétence exclusive de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR. Dans l’état actuel des choses, on peut affirmer que les enquêteurs disposent d’indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale » avait indiqué Kasonga Mwema Yamba Y’amba.
Mercredi 1er juin 2022, la citation à prévenu de la justice militaire, qui a programmé le début du procès, mentionne que François Beya est reproché à « d’avoir formé un complot contre la vie ou la personne du Chef de l’Etat » Félix Tshisekedi.
Ce jeudi 02 juin 2022, à quelques heures du début de procès fixé pour ce vendredi 03 juin 2022, nos confrères de JeuneAfrique.com révèlent avoir eu accès à d’autres informations qui clouent François Beya Kasonga en prison.
Parmi les révélations de ce média régional, il est indiqué que François Beya aurait tenu des propos injurieux à l’encontre de l’actuel Chef de l’Etat.
« Beya se serait lui-même rendu coupable de propos injurieux à l’encontre du Chef de l’Etat. Sa citation mentionne des propos échangés, toujours sur WhatsApp, avec un certain Léon Kangudia, dans lesquels Beya parle de Tshisekedi dans les termes suivants : « Bourrique, le joufflu, [il] aime seulement manger la farine de manioc » (zoba-zoba, matama, alingi kaka fufu, en lingala) », propos relayés par Jeune Afrique.
Selon la même source, François Beya est également accusé d’avoir maintenu des contacts avec certaines personnalités controversées de l’entourage du Joseph Kabila. « François Beya se serait ainsi rendu à Harare, au Zimbabwe, dans le courant de l’année 2021, pour y rencontrer en personne John Numbi », a-t-on lu.
Plusieurs autres griefs sont reprochés à cet ancien conseiller de Tshisekedi, entre autres l’entretien d’un réseau d’infiltration dans les grandes Villes du Katanga de miliciens BakataKatanga, l’incitation de plusieurs militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline.
Pour sa part, le Collectif Free François Beya, qui soutient sa libération et qui exige la retransmission en direct de toutes les audiences durant ce procès, rejette en bloc ces charges qui pèsent sur lui.
« Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage. François Beya ne peut jamais tenir des propos pareils surtout qu’il est surnommé FANTOMAS. C’est un professionnel de carrière », peut-on lire dans le compte Twitter de ce Collectif.
Sont également accusés dans cette affaire, le colonel David Cikapa (son directeur de protocole), Guy Vanda (son secrétaire particulier), le brigadier Tonton Twadi Sekele, le commissaire supérieur principal Lily Tambwe Mauwa et le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga.
Ces derniers sont reprochés d’avoir, dans une période allant de 2020 au 4 février 2022, participé à un « complot en vue d’atteinte contre la personne du président de la République ».
Cependant, les charges détaillées dans la citation à comparaître délivrée contre François Beya, document auquel Jeuneafrique.com a eu accès, donnent une idée de la gravité des accusations qui pèsent sur Francois Beya Kasonga et qui, jusqu’à présent, n’avaient jamais été dévoilées.
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