Le fossé s’agrandit entre Moise Katumbi et l’Union sacrée, la coalition autour du président Félix Tshisekedi. Depuis plusieurs mois, les tensions persistent entre cadres proches de l’ancien gouverneur du Katanga et ceux du président congolais.
La semaine dernière, Augustin Kabuya, le chef intérimaire du parti présidentiel, l’UDPS, a haussé le ton, appelant le clan Katumbi à quitter la coalition. Dans les faits, c’est un départ en douceur qu’effectue l’ancien opposant et homme d’affaires aux ambitions présidentielles. La tension entre les deux camps remonte à plus d’un an.
Il y a eu d’abord la mise en place de la nouvelle équipe dirigeante de la Commission électorale, une composition avec laquelle le clan Katumbi n’était pas d’accord.
Une première divergence accentuée par la question du cahier des charges soumis par Moïse Katumbi à Félix Tshisekedi, lors de son ralliement. Le parti de l’ex-gouverneur du Katanga affirme que celui-ci n’a pas été respecté par le président.
Signe de cette fracture, le clan Katumbi ne prend pas part aux réunions stratégiques de la coalition. Moïse Katumbi a ensuite été victime d’un débauchage de ses lieutenants. Il avait envoyé 5 ministres au gouvernement, mais 3 d’entre eux lui ont tourné le dos.
Muhindo Nzangi, le ministre de l’Enseignement supérieur, a même créé son propre parti. Ensemble pour la République, parti de Katumbi, ne s’est pas autant battu pour remplacer ses ministres. Mais il n’y a pas qu’au gouvernement que ses proches lui ont fait faux bond. Selon plusieurs caciques du régime, certains députés sont également en rupture avec lui depuis de nombreux mois.
Des proches qui s’éloignent donc, tandis que dans le même temps, les fidèles sont quant à eux écartés par le clan Tshisekedi. Aucun lieutenant n’a en effet été nommé ces derniers mois à des postes importants dans les entreprises publiques ou dans les institutions. Pour l’instant, alors que les militants de deux camps s’empoignent dans les médias, Moise Katumbi reste silencieux.
Son entourage assure qu’il fait toujours partie de l’Union sacrée. Son parti plaide toujours pour des élections transparentes et entend se prononcer publiquement lors de son congrès censé se tenir en décembre.
RFI