Le président rwandais Paul Kagame a répondu aux accusations du gouvernement congolais de parrainer les rebelles du M23 en affirmant que la RDC ne respecte pas la plupart des accords signés. Au cours d’un échange avec les diplomates accrédités au Rwanda, Kagame a critiqué l’attitude de la communauté internationale qui, selon lui, blâme le Rwanda sans exiger des autorités congolaises qu’elles résolvent le problème des groupes armés.
Kagame a également abordé la question des rebelles FDLR, qui opèrent en connivence avec l’armée congolaise pour déstabiliser le Rwanda. Il a déclaré qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour que « l’histoire des FDLR et du génocide ne revienne plus ».
Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis la réapparition des rebelles du M23 dans l’Est de la RDC. Plusieurs rapports, y compris ceux de l’ONU, confirment le soutien de l’armée rwandaise à cette rébellion qui avait pourtant été vaincue en 2013. Lors de son intervention au Mining Indaba en Afrique du Sud, le président congolais Félix Tshisekedi a accusé le Rwanda d’être « obnubilé par nos richesses mais maladroit dans sa méthode pour y accéder, préférant la guerre plutôt qu’un cadre diplomatique ».
Cependant, Kagame a insisté sur le fait que le Rwanda n’est pas impliqué dans la crise sécuritaire dans la partie orientale de la RDC. Il a appelé la communauté internationale à s’engager davantage dans la recherche de solutions pour résoudre les conflits sécuritaires en RDC plutôt que de jeter la responsabilité sur le Rwanda.
L’escalade de la violence dans l’Est de la RDC a eu des conséquences graves sur la population civile, avec des milliers de personnes déplacées de leurs foyers et de nombreux cas de violences sexuelles et autres violences perpétrées contre les civils. La situation sécuritaire a également perturbé les efforts pour éradiquer la maladies à virus Ebola dans la région.
La Communauté de l’Afrique de l’Est a tenu un sommet extraordinaire sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, mais les résultats ont été peu concluants en raison de la absence de certains leaders et de la persistance des différends entre les différents pays de la région.
La crise sécuritaire en RDC ne peut être résolue sans la participation active de toutes les parties impliquées.