L’examen du projet de loi sur la répartition des sièges par province et par circonscription électorale, transmis par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) au gouvernement après la fiabilisation du fichier électoral suite aux audits internes et externes, est actuellement en cours à l’Assemblée nationale. Cette étape cruciale a débuté le lundi 29 mai et se poursuivra jusqu’au mardi 30 mai, avant d’être soumise à une seconde lecture au Sénat. Quelles sont les principales différences entre cette loi, dont la promulgation est attendue au plus tard le 15 juin, et celle de 2018 ? Voici quelques éléments de réponse :
Comparaison des chiffres électoraux :
Le fichier électoral actuel compte 43 941 891 électeurs, tandis que celui de 2018 en comptait 40 371 439. Cela représente une augmentation de 3 570 452 électeurs, soit une hausse de 8,8 %.
Accroissement par province :
Comparativement à 2018, l’accroissement par province est le suivant :
- Bas-Uele : +62 545 électeurs (+13 %)
- Équateur : +97 451 électeurs (+10 %)
- Haut-Katanga : +342 470 électeurs (+14 %)
- Haut-Lomami : +59 310 électeurs (+5 %)
- Haut-Uele : +88 793 électeurs (+10 %)
- Ituri : +297 205 électeurs (+13 %)
- Kasaï : +273 431 électeurs (+18 %)
- Kasaï-Central : +255 477 électeurs (+16 %)
- Kasaï-Oriental : +172 348 électeurs (+16 %)
- Kinshasa : +600 746 électeurs (+13 %)
- Kongo Central : +217 983 électeurs (+11 %)
- Kwango : +241 356 électeurs (+25 %)
- Kwilu : +160 640 électeurs (+7 %)
- Lomami : +175 847 électeurs (+14 %)
- Lualaba : +210 630 électeurs (+21 %)
- Maï-Ndombe : +5 134 électeurs (+0,5 %)
- Maniema : +926 900 électeurs (+9 %)
- Mongala : +47 602 électeurs (+5 %)
- Nord-Kivu : -837 693 électeurs (-21 %)
- Nord-Ubangi : +106 003 électeurs (+16 %)
- Sankuru : +96 071 électeurs (+8 %)
- Sud-Kivu : +307 684 électeurs (+12 %)
- Sud-Ubangi : +109 099 électeurs (+8 %)
- Tanganyika : +117 426 électeurs (+10 %)
- Tshopo : +211 819 électeurs (+16 %)
- Tshuapa : +58 376 électeurs (+8 %)
Analyse des statistiques :
Il est intéressant de noter que la province de Maï-Ndombe
a enregistré le taux de croissance le plus faible, en raison de l’absence d’opérations d’enrôlement dans le territoire de Kwamouth, en proie à l’insécurité due au conflit Teke-Yaka. Quant au Nord-Kivu, il a connu une régression du nombre d’électeurs, car aucun enrôlement n’a été effectué dans les territoires de Masisi et Rutshuru en raison de la rébellion du M23.
Après avoir calculé le quotient électoral, qui est basé sur le nombre d’enrôlés divisé par le nombre de sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale, les observations suivantes peuvent être faites :
- Les provinces du Haut-Katanga, du Kasaï-Central, de Kinshasa, du Kwango, de Lomami, du Nord-Ubangi et de la Tshopo ont obtenu une augmentation d’un siège par rapport à 2018.
- Les provinces du Haut-Lomami, du Kwilu, du Maniema, du Mongala, du Nord-Kivu, du Tanganyika et de la Tshuapa ont perdu chacune un siège.
- Les provinces du Bas-Uele, de l’Équateur, du Haut-Uele, de l’Ituri, du Kasaï, du Kasaï-Oriental, du Kongo Central, du Lualaba, du Maï-Ndombe, du Sankuru, du Sud-Kivu et du Sud-Ubangi ont conservé le même nombre de sièges qu’en 2018.
Malgré l’absence d’enrôlement dans les territoires de Kwamouth (Maï-Ndombe) et Masisi ainsi que Rutshuru (Nord-Kivu), la CENI a maintenu le même nombre de sièges pour ces entités, respectivement 1, 8 et 7. La décision finale reviendra à l’Assemblée nationale. La CENI prévoit de procéder à l’enrôlement une fois que la sécurité sera assurée dans ces zones.