La question des chiffres relatifs aux recettes publiques mobilisées par les services d’assiettes de la République démocratique du Congo (RDC) est source de désaccord entre l’Inspection Générale des Finances (IGF) et la Banque Centrale du Congo (BCC). Le bilan annuel s’est révélé être un sujet de discorde entre ces deux institutions clés.
Selon une note de conjoncture économique datée du 21 juillet 2023, la BCC a déclaré que les recettes publiques s’élevaient à 10 035,6 milliards de CDF à cette date. Parallèlement, les dépenses du gouvernement congolais avaient atteint 11 297,7 milliards de CDF sur la même période.
Cette note de la BCC a montré que le trésor public affichait un solde déficitaire de 1 262,1 milliards de CDF, bien au-delà du déficit programmé qui était de 238,7 milliards CDF.
Toutefois, le 31 juillet dernier, l’IGF a publié un communiqué indiquant que le trésor public congolais avait enregistré un solde excédentaire annuel de 378,2 milliards de Francs congolais CDF, soit l’équivalent de 187,1 millions USD au taux budgétaire moyen de 2021 du CDF au dollar américain, au 28 juillet 2023. Selon l’IGF, les services d’assiettes de la RDC ont mobilisé les recettes publiques pour un montant de 12 691,6 milliards de Francs congolais (CDF), équivalent à environ 6,2 milliards de dollars américains au 28 juillet 2023. Quant aux dépenses, elles se sont chiffrées à hauteur de 12 343,8 milliards de Francs congolais CDF, soit plus de 6,1 milliards USD, d’après le rapport de l’IGF.
Face à cette cacophonie, il est difficile de déterminer à qui faire confiance entre la Banque Centrale du Congo, qui gère la trésorerie publique, et l’Inspection Générale des Finances, un service de contrôle. Certains observateurs se demandent pourquoi l’IGF gonflerait des chiffres alors que la BCC avance un montant qui ne représente qu’un tiers des assignations budgétaires annuelles en ressources propres.
En outre, des questions se posent sur les raisons pour lesquelles la Banque Centrale ne signalerait plus deux milliards de Francs congolais dans son rapport du 21 juillet 2023.
Il est important de noter que le gouvernement congolais fait face à d’énormes difficultés dans la mobilisation des recettes publiques depuis le début de l’exercice budgétaire. Pour pallier cette situation, le gouvernement s’endette de plus en plus, aussi bien sur le marché financier international que sur le marché financier local des obligations du trésor indexées et des Bons du trésor indexés. Ces mesures visent à trouver des sources de financement alternatives face aux incertitudes liées aux divergences entre les chiffres des recettes publiques avancés par l’IGF et la BCC.