Le climat préoccupant en République démocratique du Congo (RDC) suscite de vives inquiétudes parmi les observateurs internationaux, notamment au sein de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Le Président du Comité pour la justice internationale et la paix de cette conférence a adressé une lettre au Secrétaire Antony Blinken, soulignant l’aggravation de la situation et appelant à une intervention rapide pour prévenir des troubles plus graves.
Un rappel des préoccupations majeures a été souligné dans la lettre, faisant écho aux échanges antérieurs entre les représentants de la CENCO-ECC et les autorités américaines en avril dernier, ainsi qu’à la correspondance ultérieure adressée en mai. La situation sur le terrain n’ayant pas connu d’amélioration significative depuis lors, ces préoccupations prennent un ton encore plus urgent.
La correspondance du Président du Comité met en avant le récent message émanant de la Conférence des évêques catholiques congolais (CENCO). Ce message reflète une profonde inquiétude partagée par les évêques congolais face à la série de revers enregistrés par le gouvernement. En particulier, l’incapacité à endiguer la violence persistante dans l’est du pays, l’absence d’une démarche indépendante d’audit des listes électorales et les actes de violence politique dirigés contre des candidats de l’opposition, certains de ces incidents étant attribués au parti au pouvoir, sont autant de points préoccupants.
Un élément de préoccupation majeur est le rapport alarmant de la CENCO concernant la répression gouvernementale à l’encontre des manifestations de l’opposition. Des entraves à la liberté de mouvement des opposants politiques, des tentatives de promulgation de lois discriminatoires, ainsi que la manipulation du système judiciaire et des arrestations arbitraires ont été rapportées, suscitant de vives inquiétudes quant au respect des droits fondamentaux et des principes démocratiques.
L’appel lancé par la CENCO au peuple congolais, invoquant l’article 64 de la Constitution qui garantit le droit et le devoir de protéger pacifiquement l’intégrité du processus électoral, souligne la gravité de la situation. Cette injonction claire en faveur d’une action non violente pour prévenir une éventuelle crise électorale reflète l’inquiétude croissante quant à l’issue d’un scrutin qui pourrait être entaché d’irrégularités.
Des tensions se sont également fait jour dans la réaction du Président de la République à ce message émanant de la CENCO, laissant entrevoir un climat politique tendu et des divergences profondes entre les autorités et l’Église.
Face à cette situation critique, il est impératif que la communauté internationale, en particulier les acteurs engagés dans la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, réagisse avec diligence. Les signaux précurseurs d’une détérioration plus grave doivent être pris au sérieux, et des actions immédiates doivent être entreprises pour garantir la tenue d’élections libres, équitables et crédibles en République démocratique du Congo. La stabilité de la région et l’avenir démocratique du pays en dépendent.