Dans un développement surprenant, Patrick Civava Mbasha Ecibegeza, enseignant en droit constitutionnel, a porté des accusations graves à l’encontre de l’UDPS/Tshisekedi. Selon ses allégations, le parti aurait falsifié et antidaté des documents provenant du ministère de l’Intérieur, dans le but de contourner des lacunes au niveau de la qualité de son secrétaire général, Augustin Kabuya. Ce dernier avait engagé le parti lors du dépôt des listes électorales auprès de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
S’exprimant dans le cadre d’une interview accordée exclusivement à 7SUR7.CD, Patrick Civava a expliqué que sa démarche trouve son fondement dans une approche citoyenne et la protection des normes légales. Selon lui, cette manipulation des documents pourrait potentiellement invalider les listes électorales soumises à la CENI. Il a également soulevé la possibilité que cette action expose Augustin Kabuya à des accusations de haute trahison en vertu de la loi.
L’interview a eu lieu peu après que Patrick Civava ait transmis une correspondance officielle à la CENI, le vendredi 18 août 2023, pour dénoncer ces faits présumés. Les allégations portent sur des documents qui auraient été antidatés et falsifiés dans le but de renforcer la position d’Augustin Kabuya au sein du parti.
« Nos sources nous informent que des documents ont été altérés, mais il ne faut pas oublier que l’appareil administratif est conçu pour détecter les falsifications, car il n’existe pas de crime parfait. Les faux sont susceptibles d’être dévoilés et sanctionnés conformément à la loi« , a déclaré Patrick Civava.
Il a également insisté sur le fait que lui et son équipe détenaient des documents originaux attestant des listes des partis politiques et de leurs dirigeants, tels qu’ils avaient été soumis à la CENI le 23 juin dernier. Dans cette affaire, le nom de Félix Tshisekedi, en tant que chef de l’UDPS, prend une place centrale.
Patrick Civava a déclaré : « Il s’agit d’une démarche citoyenne que j’ai entrepris. Nous commençons par une démarche administrative, mais nous avons également pris le soin de saisir des instances internationales de protection des droits de l’homme ainsi que la CPI en copie conforme.«
L’accusateur a invité la CENI à exiger du secrétariat général responsable des partis politiques (au sein du ministère de l’Intérieur) ou de toute autre entité ayant engagé l’UDPS/Tshisekedi, de fournir des preuves légitimes de leur droit d’action au nom du parti présidentiel.
« Jusqu’à présent, Augustin Kabuya a signé en qualité de secrétaire général du parti. Si Kabund, qui a démissionné, bénéficiait d’un mandat spécial, le statut de président du parti, donc la responsabilité, revient à celui qui l’avait désigné pour ce rôle. Si Kabuya a reçu un mandat spécial depuis, nous devons nous interroger : qui le lui a accordé ? Dans quel rôle agit-il ?« , a questionné Civava.
Il est important de rappeler que l’article 96 point 2 de la constitution interdit formellement au chef de l’État de s’affilier ou de s’impliquer dans un parti politique, sous peine d’être accusé de haute trahison.
Ces allégations explosives ouvrent la voie à des investigations minutieuses quant à l’authenticité des documents soumis par l’UDPS/Tshisekedi à la CENI. Les implications potentielles pour les listes électorales et la légalité de l’engagement d’Augustin Kabuya ne manqueront pas de retenir l’attention des observateurs politiques et de la société civile.