Goma, République démocratique du Congo – Dans une cérémonie empreinte d’émotion et de recueillement, les victimes tragiques de la répression sanglante survenue le 30 août 2023 à Goma trouveront enfin leur repos éternel ce lundi 18 septembre. Les autorités locales ont annoncé que les défunts seront inhumés avec la dignité qui leur est due dans les cimetières de Makao.
Cette annonce a été faite par le gouvernorat du Nord-Kivu, qui a également appelé la population à observer une attitude de prière, marquant ainsi le profond respect pour les illustres disparus qui rejoindront leurs dernières demeures. Cette cérémonie funéraire symbolique vise à rendre hommage aux victimes de cette tragédie qui a secoué la ville de Goma.
Depuis la terrible journée du 30 août dernier, les corps des victimes étaient conservés à la morgue de l’hôpital militaire au camp Katindo. Cependant, en raison de la décomposition avancée des corps, la société civile avait pressé le gouvernement de procéder à une inhumation rapide. Cette demande était d’autant plus urgente que la société civile avait accordé un délai de 48 heures au gouvernement, à compter de jeudi dernier, pour honorer cette exigence.
Il convient de rappeler que l’intervention militaire du 30 août dernier avait provoqué la mort d’au moins 51 personnes, faisant également 78 blessés et entraînant l’arrestation de 148 individus à Goma. Ces événements tragiques s’étaient déroulés lors d’une manifestation organisée par la secte messianique Uwezo wa Neno/Wazalendo, qui protestait notamment contre la présence de la MONUSCO et de la force de l’EAC en République démocratique du Congo.
À la suite de ces manifestations meurtrières, la Justice Militaire a rapidement engagé des procédures. Actuellement, six individus, dont deux officiers hauts gradés de l’armée, sont convoqués pour répondre de graves accusations, notamment de crimes contre l’humanité, de destruction volontaire, et d’incitation de militaires à commettre des actes contraires à la discipline.
La mise en terre des victimes de cette tragédie marque un moment de deuil national et de commémoration, alors que les familles et la communauté de Goma espèrent que justice sera rendue pour ces actes odieux.