Le paysage politique de la République Démocratique du Congo (RDC) connaît une effervescence sans précédent à l’approche des élections présidentielles. Parmi les candidats qui se sont déclarés, Delly Sesanga a particulièrement retenu l’attention en présentant un programme détaillé, suscitant l’espoir que d’autres emboîtent le pas. Cette démarche ouvre la voie à un débat projet contre projet, une perspective qui pourrait bien être l’antidote à certaines lacunes du discours politique traditionnel.
L’un des problèmes majeurs dans le pays est la vacuité du discours politique, où la propagande de bon sentiment est souvent prédominante. Les promesses de changement et d’amélioration des conditions de vie du peuple abondent, mais il est impératif de passer de la rhétorique aux actions concrètes. Les attaques personnelles et les discours stéréotypés ne sauraient être des substituts valables à une stratégie politique solide.
Il est crucial que les candidats ne se contentent pas de dénoncer l’agresseur rwandais et ses alliés congolais, mais qu’ils articulent également des plans concrets pour renforcer l’État et assurer un maillage territorial efficace sur l’ensemble du pays. L’émergence de la RDC doit être accompagnée de projets structurants bien définis, soutenus par des leviers appropriés. En somme, le mot « vision » doit être plus que de simples paroles, il doit être incarné par des actions tangibles.
Toutefois, il ne faut pas être naïf dans un pays où la politique est souvent teintée de clientélisme. De nombreux Congolais votent en fonction de leurs intérêts personnels, parfois au détriment du bien-être général. Le vote tribu et province reste une réalité, et ce « vote sentimental » a souvent des conséquences néfastes sur l’ensemble du pays.
Il est crucial pour la classe politique de s’attaquer à ces problèmes profonds qui minent le processus électoral en RDC. Les citoyens méritent des candidats qui offrent plus que des slogans vides de sens, et il est temps que les acteurs politiques élèvent le débat au niveau des enjeux réels auxquels le pays est confronté. Le souverain primaire, c’est-à-dire le peuple, mérite une offre politique de qualité pour prendre des décisions éclairées lors des prochaines élections.