La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a pris la décision de différer la publication des résultats provisoires des élections des députés nationaux et provinciaux, initialement prévue pour le 3 janvier 2024. À ce jour, aucune nouvelle date n’a été communiquée, générant ainsi une incertitude quant au calendrier électoral.
Luc Lutala, coordonnateur national de la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections en RDC (SYMOCEL), interprète ce report comme une manifestation des difficultés logistiques rencontrées par la centrale électorale au cours du processus électoral en cours. Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD ce vendredi 5 janvier 2024, il souligne que ce report constitue « un signal de la continuité des problèmes logistiques par la CENI. »
Lutala critique la décision de la CENI en la qualifiant de vague et de mal formulée, soulignant l’absence de clarté quant à la reprise normale du calendrier. Il estime que cela crée une confusion dans l’opinion publique, privant les citoyens de délais clairs et de lignes temporelles pour la suite du processus électoral.
« C’est une décision qui est mal faite dans le sens qu’elle est vague et qu’elle ne précise pas à quel moment est-ce que le calendrier reprend normalement son cours et du coup ça jette un trouble dans l’opinion et dans les mentalités parce que là les gens n’ont plus de deadlines, il n’y a pas des lignes de temps sur lequel la CENI marche, » déplore Luc Lutala.
La CENI justifie ce report par la phase actuelle de compilation des résultats provisoires des élections législatives nationales et provinciales, ainsi que celles des conseillers communaux du 20 décembre 2023. Cette explication ne satisfait pas totalement Luc Lutala, qui appelle la CENI à clarifier sa position et à assumer pleinement ses responsabilités définies par la constitution.
« Le bureau de la CENI devrait se réveiller et considérer que le travail qui lui incombe c’est un lourd travail qui appelle à une énorme et beaucoup de responsabilités. Il devrait se réveiller et savoir qu’il y a une loi qui préside leur travail, il y a des principes directeurs qu’ils doivent respecter et que c’est tout un enjeu national qui est entre leurs mains, on a l’impression qu’ils le prennent un peu trop à la légère, » ajoute-t-il.
Parallèlement au report des résultats des législatives nationales et provinciales, la convocation de l’électorat pour les élections des sénateurs, gouverneurs, et vice-gouverneurs de province, initialement prévue pour le 1er janvier 2024, est également différée.
Il est à noter que la République Démocratique du Congo a organisé pour la première fois de son histoire quatre scrutins combinés, comprenant l’élection présidentielle, législative nationale et provinciale, ainsi que l’élection municipale. Jusqu’à présent, seule la victoire provisoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle avec 73,43% a été publiée, suivie de Moïse Katumbi Chapwe avec 18% et Martin Fayulu Madidi avec 5%.
Manassé Kitemoko Kosi