La Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République démocratique du Congo (RDC) a récemment invalidé les candidatures de 82 députés, déclenchant des réactions divergentes au sein de la classe politique. Alors que certains opposants congolais critiquent cette décision, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a exprimé son soutien, saluant la CENI pour son indépendance et son engagement contre la corruption.
L’ACAJ salue une décision de justice indépendante
Dans une déclaration signée par maître Georges Kapiamba, l’ACAJ a regretté la présence de nombreux candidats de l’Union Sacrée sur la liste des candidatures invalidées, qualifiant cela de « camouflet » pour ceux appelés à incarner la vision présidentielle de la consolidation de l’État de droit. Cependant, au lieu de condamner la décision de la CENI, l’ACAJ a salué l’indépendance de la plénière de la commission.
« Ceci démontre que les membres de la plénière de la CENI ont conduit l’ensemble du processus électoral avec indépendance et nous les en félicitons vivement« , indique le communiqué de l’ACAJ. L’organisation a appelé la nation congolaise à rendre hommage à ces membres pour leur décision « courageuse » et a exprimé un soutien inconditionnel à leur égard.
Appels à l’enquête et à la démission
Cependant, l’ACAJ ne s’est pas contentée de saluer la décision de la CENI. Elle a également appelé à des enquêtes judiciaires crédibles contre les personnes incriminées et a exhorté la Task force de l’Union Sacrée pour la nation à mener une enquête interne afin de sanctionner politiquement les membres impliqués dans la fraude électorale.
Dans le même document, l’ACAJ a exigé la démission des personnes sanctionnées qui occupent des charges publiques. Un appel qui souligne l’importance de la responsabilité politique dans la lutte contre la corruption.
Divergences avec les opposants congolais
Les réactions à la décision de la CENI ne sont pas uniformes. Certains opposants congolais, dont Martin Fayulu, Seth Kikuni, Floribert Anzuluni, Delly Sesanga, Moïse Katumbi, Dénis Mukwege, Franck Diongo et Matata Ponyo, ont qualifié l’invalidation des candidats de « fuite en avant ». Pour eux, il s’agit d’une tentative de se soustraire à la responsabilité personnelle dans le chaos électoral.
Dans leur déclaration conjointe, les opposants estiment que la CENI est non seulement actrice mais aussi instigatrice de la tricherie électorale. Ils appellent le peuple à résister conformément à l’article 64 de la Constitution.
Il est à noter que la décision de la CENI intervient après l’annulation des suffrages de 82 candidats à la députation pour fraude, intimidation et vandalisme des matériels électoraux, une décision qui continue de susciter des débats passionnés au sein de la classe politique congolaise.
Manassé Kitemoko Kosi