La République Démocratique du Congo est actuellement confrontée à une épidémie de Monkeypox, avec plus d’une centaine de cas signalés dans la capitale et d’autres régions, y compris au-delà de ses frontières. Cette situation met en lumière la nécessité d’une réponse rapide et efficace pour contenir la propagation de ce virus.
Face à cette menace, la RDC semble avoir intégré les leçons des précédentes crises sanitaires, notamment celles du Covid-19 et d’Ebola. Le gouvernement a mobilisé des ressources importantes, avec un budget prévu de 6 à 10 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte contre l’épidémie. Cependant, Chouna Lomponda, Spécialiste en Stratégie, gestion et solution de crise, souligne que cette somme, bien que significative, pourrait ne pas suffire à elle seule.
« Ne faisons pas l’économie de la lucidité, » déclare-t-elle. Elle rappelle que la RDC est un pays vaste, cinq fois plus grand que la France et quatre-vingts fois plus grand que la Belgique, ce qui nécessite une réponse sanitaire à la hauteur de cette échelle. Selon elle, la réponse doit être proportionnée à la taille du pays et aux défis spécifiques de chaque région.
Lomponda recommande plusieurs mesures pour une gestion efficace de la crise :
- Élaboration d’un Plan d’action : Ce plan doit définir des objectifs clairs et une stratégie mise en œuvre par des experts. Il servira de référence pour coordonner les efforts.
- Création d’une Cellule de crise : Cette entité sera chargée de coordonner les actions et d’assurer la mise en œuvre des résultats.
- Lutte contre la désinformation : Il est crucial de développer des outils pour renforcer la transmission d’informations fiables au public.
- Cartographie des risques : Une cartographie détaillée des risques de propagation doit être réalisée et communiquée au grand public.
- Campagnes de prévention : Des campagnes de sensibilisation doivent être mises en place, adaptées aux différents groupes cibles.
- Formation du personnel soignant : Le renforcement des capacités des soignants est essentiel pour leur permettre de mieux faire face à la maladie et protéger leur propre santé.
- Politiques gouvernementales cohérentes : Les politiques doivent aborder les aspects de santé, de salubrité et de nutrition en lien avec l’épidémie.
- Mise en place d’une Ligne verte : Une ligne d’information, disponible 24h/24 en plusieurs langues locales, doit être instaurée pour répondre aux préoccupations des citoyens.
- Approche différenciée : Il est nécessaire d’adopter des stratégies spécifiques pour la capitale et les autres territoires du pays.
- Benchmarking : Les pratiques antérieures de gestion de crise doivent être analysées pour éviter les erreurs passées et appliquer les meilleures pratiques.
En résumé, la RDC doit déployer des efforts coordonnés et adaptés pour faire face efficacement à l’épidémie de Monkeypox, en combinant ressources financières, communication claire, et actions ciblées sur le terrain.
Peter MOYI