Les récentes pluies torrentielles qui ont frappé la chefferie de Watalinga, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, ont mis en lumière non seulement les vulnérabilités infrastructurelles de la région, mais aussi l’absence d’une réponse politique coordonnée. Plus d’une centaine de maisons ont été endommagées, les murs et toitures d’écoles ont été détruits, et l’hôpital général de Kamango a été sévèrement touché.
Les dégâts colossaux survenus la semaine dernière révèlent l’absence de mesures préventives adéquates et soulèvent des questions sur la préparation et la réponse des autorités locales et nationales face à de telles crises. L’appel à l’aide d’urgence lancé par la société civile souligne l’urgence de la situation. En effet, de nombreux habitants sont contraints de dormir à la belle étoile, tandis que les plus chanceux trouvent refuge auprès de familles d’accueil.
La situation est particulièrement préoccupante dans les groupements de Bahuma et Baniangala, où les rivières Kamanzara, Kangunzo et Lutakila continuent de déborder, menaçant les zones déjà touchées. Cette crise met en exergue non seulement les faiblesses structurelles des infrastructures locales, mais aussi le manque de politiques d’aménagement du territoire adaptées aux réalités climatiques de la région.
La rentrée scolaire à venir pourrait également être compromise. De nombreuses écoles ayant perdu leurs infrastructures essentielles se retrouvent dans l’incapacité d’accueillir les élèves dans des conditions normales. Mabele Musaidi, président de la société civile de la chefferie des Watalinga, exprime une inquiétude croissante :
« La population sur place traverse encore une situation confuse parce qu’aucune autorité, pour le moment, n’a pris l’initiative d’identifier et de chercher à trouver des solutions aux problèmes que la population est en train de connaître. Plusieurs écoles aussi ont perdu leurs toitures. Donc, la rentrée ne sera pas effective à cause de cette pluie qui a causé des dégâts énormes aux écoles. Ça sera compliqué. »
Cette situation met en lumière l’absence d’une politique proactive en matière de gestion des catastrophes naturelles et d’amélioration des infrastructures essentielles. L’hôpital général de Kamango, qui a perdu son matériel médical à cause des inondations, illustre également les lacunes dans la préparation des établissements de santé face aux crises climatiques.
Face à cette crise, la société civile appelle le gouvernement à une intervention rapide. L’absence de réponse coordonnée jusqu’à présent est critiquée comme un manquement majeur aux devoirs de l’État envers ses citoyens.
« Nous attendons seulement la réaction du gouvernement pour apporter une assistance rapide à la population victime », a poursuivi Mabele Musaidi.
Le chef de la chefferie des Watalinga a indiqué qu’une délégation des autorités provinciales est attendue sur place dans les prochaines heures pour évaluer la situation. Il est crucial que cette visite se traduise par une réponse politique efficace et par la mise en œuvre de mesures concrètes pour aider les victimes et renforcer les infrastructures afin d’éviter une répétition de telles catastrophes.
M.KOSI