À Butembo, dans le Nord-Kivu, les prix des fournitures scolaires, notamment les cahiers, ont connu une baisse significative ces dernières semaines. Cette situation, bien loin d’être avantageuse pour les commerçants, est directement liée à l’insécurité qui sévit dans plusieurs localités du territoire de Lubero. Sous l’emprise des groupes armés tels que le M23 et les ADF, ces régions, autrefois des lieux de commerce florissants, sont désormais inaccessibles, forçant les marchands à vendre leurs stocks à des prix dérisoires.
« J’ai encore des cahiers que j’avais achetés à 40 dollars le carton. Aujourd’hui, la même quantité se vend à 30 dollars. Je suis obligée de m’aligner sur ce prix, mais au lieu de faire des bénéfices, je perds 10 dollars par carton, » déplore Victorine Kavira, vendeuse au marché central de Butembo. Elle illustre ainsi la situation précaire des commerçants locaux, dont les dépôts sont saturés de marchandises invendues de l’année précédente.
La chute des prix, bien que contrainte, ne semble pourtant pas relancer le marché des fournitures scolaires, malgré la rentrée prévue pour le 2 septembre. La demande reste faible, et les stocks continuent de s’accumuler, aggravant les pertes financières des commerçants.
Alemba Kiongolo, un autre commerçant affecté, appelle à une intervention rapide du gouvernement. « Sans la paix, nous sommes condamnés. Même avec des marchandises dans nos dépôts, personne ne viendra acheter tant que l’insécurité régnera. La stabilité ne reviendra que si la paix est rétablie, » affirme-t-il, exprimant ainsi le sentiment général d’abandon ressenti par les commerçants de la région.
Face à cette situation, les autorités sont plus que jamais sollicitées pour restaurer la sécurité dans les zones touchées, afin de permettre une reprise normale des activités commerciales. Dans l’attente, les commerçants de Butembo continuent de brader leurs produits, dans un climat d’incertitude qui ne cesse de peser sur l’économie locale.