Kinshasa, ville en pleine effervescence démographique, s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son évolution avec un projet d’extension d’envergure, présenté lors de l’Expo Béton 2024 par Thierry Katembwe, le coordonnateur principal du Comité stratégique de supervision du projet d’extension de la ville. Face à la croissance rapide et souvent désordonnée de la capitale congolaise, ce projet vise à transformer Kinshasa en un centre économique structuré et durable, répondant ainsi aux nombreux défis d’urbanisation qui pèsent sur la ville.
Thierry Katembwe a insisté sur la nécessité d’organiser et de rationaliser l’expansion urbaine afin de maîtriser l’occupation du sol et améliorer les conditions de vie des habitants. « Kinshasa doit se doter d’une structure urbaine cohérente, qui permettra de répondre aux besoins d’une population en forte croissance tout en assurant un cadre de vie de qualité », a-t-il affirmé. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement d’élargir les infrastructures, mais aussi de repenser entièrement la manière dont la ville se développe.
Le projet d’extension ne se limite pas à une simple expansion physique de la ville. Il vise à générer près d’un million d’emplois au cours des quatre prochaines années, dont 225 000 seront concentrés dans une nouvelle cité industrielle. Cette démarche, orientée vers l’avenir, représente un véritable souffle d’espoir pour une jeunesse en quête d’opportunités. Les autorités congolaises entendent ainsi faire de cette cité un moteur de croissance économique, non seulement pour Kinshasa, mais pour tout le pays.
Par ailleurs, le développement de la ville repose sur un modèle de partenariats public-privé (PPP). Selon Katembwe, ce mécanisme est essentiel pour lever les fonds nécessaires à la réalisation du projet. « Le financement innovant est la clé pour concrétiser cette vision ambitieuse », a-t-il déclaré. Ce modèle permet d’attirer des investissements privés tout en impliquant les acteurs publics dans la réalisation des infrastructures de base, telles que les routes, les réseaux d’eau et d’électricité, ainsi que des systèmes de transport modernes et multimodaux, indispensables pour améliorer la mobilité et la connectivité de Kinshasa.
Une autre dimension importante du projet est l’intégration de solutions technologiques et écologiques dans la gestion de la ville. Kinshasa entend devenir une ville intelligente et résiliente, où les services urbains seront optimisés grâce à des innovations numériques. L’agriculture urbaine figure également parmi les priorités. En intégrant cette activité dans le tissu urbain, les autorités espèrent non seulement améliorer la sécurité alimentaire, mais aussi renforcer l’autosuffisance des quartiers et offrir de nouvelles sources de revenus.
Toutefois, la réussite de ce projet repose sur une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes, allant des autorités locales aux investisseurs, en passant par la société civile. Katembwe a souligné l’importance d’une collaboration active : « Ce n’est qu’avec l’engagement de tous que nous pourrons relever les défis complexes auxquels Kinshasa est confrontée. »
L’extension de Kinshasa s’inscrit donc dans une vision à long terme, cherchant à anticiper les défis de l’avenir tout en posant les bases d’un développement harmonieux et durable. Si les objectifs sont atteints, la ville pourrait bien devenir un modèle de transformation urbaine en Afrique, avec un impact profond sur la qualité de vie de ses habitants et sur son attractivité économique.
Peter MOYI