La République Démocratique du Congo franchit une nouvelle étape dans la lutte contre l’épidémie de Mpox (variole de singe) avec une annonce préoccupante : une vingtaine de prestataires de soins dans la province du Sud-Kivu ont été infectés. Cette province, aux côtés de l’Équateur, est désormais au cœur de l’épidémie.
Jusqu’à présent, la contamination du personnel médical n’avait pas été signalée de manière significative. Cette nouvelle situation oblige les autorités congolaises à intensifier leurs efforts pour contrôler l’épidémie. La RDC, habituée à gérer des crises sanitaires, se montre proactive en annonçant cette information pour maintenir la transparence et renforcer la confiance auprès de la population et des partenaires internationaux.
Pour faire face à l’épidémie, les autorités congolaises ont décidé de concentrer leurs efforts sur la vaccination. Le personnel soignant, en première ligne contre le Mpox, sera vacciné en priorité. De même, les parents d’enfants atteints seront également ciblés pour la vaccination, en particulier les jeunes enfants nécessitant une attention constante.
Durant la semaine épidémiologique du 25 au 31 août 2024, la RDC a enregistré 1 468 nouveaux cas suspects, 143 cas confirmés en laboratoire et 38 décès, portant le taux de létalité à 2,6%, selon les données du Dr Josaphat Sikoti, responsable du Programme national de lutte contre le Mpox. Depuis le début de l’année jusqu’à fin août, le cumul des cas suspects s’élève à 21 153, avec 692 décès (létalité de 3,2%). Les cas confirmés durant cette période totalisent 5 002 sur 10 272 échantillons analysés, pour un taux de positivité de 48,7%.
Pour soutenir la lutte contre l’épidémie, la RDC a reçu des doses de vaccins : 200 000 doses offertes par l’Union européenne et 50 000 doses envoyées par les États-Unis, arrivées récemment à Kinshasa par Ethiopian Airlines. Ces arrivées sont cruciales pour répondre aux besoins urgents en vaccins, la RDC ayant exprimé un besoin de 3,5 millions de doses, selon le ministre de la Santé, Dr Roger Samuel Kamba.
Le gouvernement congolais a également reçu un soutien substantiel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avec 14 tonnes de matériel et de médicaments, comprenant des équipements de protection, des tentes, et des traitements pour 16 800 personnes pendant trois mois. En parallèle, un plan d’action de 49 millions de dollars américains a été mis en place, dont entre 6 et 10 millions sont déjà mobilisés, comme l’a indiqué le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde.
Le Mpox, maladie transmise principalement par des animaux infectés ou par contact direct entre individus, se caractérise par des éruptions cutanées, de la fièvre, des douleurs musculaires et des ganglions lymphatiques gonflés. En l’absence de traitement spécifique, la gestion des symptômes est actuellement la priorité, avec la vaccination demeurant le moyen le plus efficace pour limiter la propagation de la maladie.
Les provinces de l’Équateur et du Sud-Kivu continuent de concentrer les efforts de lutte. L’Organisation mondiale de la Santé a déclaré le Mpox comme « Urgence sanitaire de portée internationale » le 14 août 2024, en raison de la propagation accélérée de la maladie et de la découverte d’une nouvelle souche, le « Clade 1b », en RDC en septembre 2023.
M.KOSI