La transformation urbaine en République Démocratique du Congo ne se contente plus d’embellir les paysages de Kinshasa et Lubumbashi. Elle devient un puissant levier pour l’économie locale, avec une influence profonde sur la croissance et l’emploi. Cette évolution est marquée par un afflux d’investissements privés sans précédent, avec plus de 25 milliards de dollars injectés dans la construction, les acquisitions foncières, et les infrastructures. Jean Bamanisa, lors de l’ouverture de la 8ème édition d’ExpoBeton RDC, a mis en lumière l’impact de cette révolution urbaine en soulignant son rôle déterminant dans l’expansion économique du pays.
Les investissements massifs du secteur privé ont permis l’émergence de structures modernes, transformant profondément les deux grandes villes congolaises. Les grues qui s’élevaient autrefois rarement dans ces villes sont désormais omniprésentes, symboles d’un dynamisme économique en pleine expansion. La construction de nouveaux gratte-ciels et d’infrastructures modernes marque une rupture avec le passé, illustrant une transition vers une urbanisation accrue.
Le secteur de la construction joue un rôle essentiel en matière d’emploi. Chaque année, il génère plus de 500 000 emplois pour les Congolais. Ce chiffre comprend non seulement les ouvriers du bâtiment, mais aussi ceux qui travaillent dans la production de matériaux, la gestion de projets, et d’autres spécialités. Cette dynamique permet une réduction notable du chômage et offre aux travailleurs peu qualifiés la possibilité de se former et de développer de nouvelles compétences.
En parallèle, l’État congolais bénéficie significativement des recettes fiscales générées par cette expansion. Les transactions foncières et les activités des entreprises de construction enrichissent les caisses de l’État, offrant une base fiscale plus solide. Les prévisions indiquent une augmentation continue des recettes fiscales à mesure que les infrastructures se développent.
Cependant, des défis demeurent pour maximiser l’impact de cette révolution urbaine. Jean Bamanisa a souligné la nécessité d’une politique de soutien claire pour les entreprises de construction, visant à surmonter les obstacles administratifs et à promouvoir un climat des affaires favorable. Si ces mesures sont mises en place, le nombre d’emplois pourrait potentiellement doubler dans les années à venir, atteignant jusqu’à un million par an.
Les infrastructures de base telles que l’eau, l’électricité et les réseaux de drainage représentent également un défi important. Les promoteurs se trouvent souvent confrontés à des infrastructures obsolètes, ce qui limite l’efficacité de leurs projets. La modernisation de ces infrastructures est essentielle pour soutenir l’expansion urbaine et améliorer les conditions de vie des habitants.
Cette révolution urbaine en RDC est en pleine ébullition et marque un tournant significatif pour l’économie nationale. Kinshasa et Lubumbashi se transforment en véritables pôles de développement, attirant de nouveaux investisseurs, stimulant la création d’emplois et générant des revenus pour l’État. Avec un soutien gouvernemental adéquat, le secteur de la construction pourrait voir son impact multiplier, contribuant non seulement à la modernisation des villes mais aussi à l’amélioration des conditions de vie des Congolais pour les années à venir.
M.KOSI