Un plan de régulation des médias, tant traditionnels que numériques, a été soumis au Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, par Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), lors d’une rencontre à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa. Ce projet vise à instaurer un cadre juridique plus strict pour encadrer les contenus diffusés, en particulier sur les réseaux sociaux, devenus des plateformes de propagation de messages nuisibles.
« La prolifération des réseaux sociaux contribue fortement à la dépravation des mœurs et à la diffusion de contenus inappropriés, » a déclaré Bosembe, ajoutant que les utilisateurs congolais, souvent jeunes, sont exposés à des discours incitant à la haine, à la violence, et à des comportements racistes. Il a alerté sur les risques pour la paix sociale, notamment en ce qui concerne l’impact sur la jeunesse.
Depuis le mois de juin, le CSAC a lancé une campagne nationale pour lutter contre la délinquance numérique et promouvoir une « citoyenneté numérique responsable. » Ce programme a débuté par une série de sensibilisations visant les entreprises médiatiques de Kinshasa ainsi que les influenceurs populaires des réseaux sociaux. Ces initiatives s’inscrivent dans un effort plus large visant à nettoyer l’espace médiatique congolais et à offrir un cadre légal adapté aux nouveaux défis que posent les plateformes numériques.
Cette régulation, si elle est adoptée, devra non seulement assainir le paysage médiatique, mais aussi encourager une consommation plus responsable des contenus en ligne, tout en responsabilisant les créateurs de contenu sur leurs devoirs et responsabilités vis-à-vis du public. Bosembe a insisté sur l’importance d’un cadre normatif rigoureux afin d’éviter une dérive qui pourrait compromettre l’avenir des jeunes générations congolaises.
« Nous devons encourager les pratiques médiatiques qui respectent les valeurs de notre société, tout en nous protégeant contre les dérives potentielles des nouvelles technologies, » a-t-il conclu.
Le plan de régulation proposé par le CSAC attend désormais l’approbation du Président Tshisekedi, ouvrant ainsi la voie à une potentielle réforme en profondeur du secteur médiatique congolais.