Kinshasa se prépare activement à accueillir le Forum AGOA (African Growth and Opportunity Act) en 2025, un rendez-vous clé pour renforcer les relations commerciales entre l’Afrique subsaharienne et les États-Unis. Cette rencontre, prévue entre juillet et août 2025, promet de placer la République Démocratique du Congo au centre des discussions économiques régionales. Le gouvernement congolais, sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, mobilise d’ores et déjà ses ressources pour assurer le succès de cet événement.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du 20 septembre 2024, le projet de décret créant le Comité national AGOA en RDC a été officiellement adopté. Présenté par le ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya, ce comité aura pour mission de centraliser les préparatifs logistiques et techniques nécessaires à l’organisation de cette rencontre. « La mise en place de ce comité marque une étape décisive dans l’engagement de la RDC à accueillir et à tirer parti de cette plateforme internationale, » a affirmé Paluku. Le porte-parole du gouvernement a ensuite précisé les enjeux de cette rencontre lors de son compte-rendu, soulignant la nécessité pour la RDC de renforcer son attractivité en tant que hub commercial en Afrique centrale.
La sélection de la RDC pour accueillir le Forum AGOA représente une reconnaissance de son rôle croissant sur la scène économique africaine. En effet, le pays a devancé d’autres nations, dont le Nigeria et l’Île Maurice, pour décrocher cet événement. Un des facteurs déterminants a été la lettre de la Première ministre aux responsables du Forum, qui a plaidé avec force en faveur de la candidature congolaise. Ce geste diplomatique a renforcé l’image de la RDC comme un acteur stratégique dans les échanges entre l’Afrique et les États-Unis.
Réintégrée dans le programme AGOA en 2021, la RDC a connu une nette amélioration de ses relations commerciales avec les États-Unis. Le volume des échanges entre les deux pays est passé de 600 millions à 3 milliards de dollars, un chiffre qui témoigne du potentiel croissant de la RDC sur le plan international. En parallèle, les exportations congolaises, notamment dans les secteurs miniers et agricoles, se sont diversifiées, contribuant à stabiliser la balance commerciale du pays.
Pour les autorités congolaises, ce forum représente une opportunité unique de promouvoir le pays comme une destination attractive pour les investisseurs internationaux. « Nous devons montrer que la RDC est prête à accueillir les investisseurs dans un cadre économique stable et favorable, » a déclaré Julien Paluku. Des efforts sont ainsi déployés pour améliorer les infrastructures, simplifier les procédures administratives et sécuriser les zones économiques stratégiques.
L’enjeu dépasse les seules retombées économiques à court terme. L’organisation du Forum AGOA en RDC pourrait également renforcer la crédibilité du pays en tant que partenaire commercial privilégié des États-Unis, tout en mettant en lumière les défis à relever pour une intégration régionale plus aboutie.
En prévision de cette rencontre, Kinshasa multiplie les initiatives pour garantir une préparation optimale. Des consultations sont en cours avec divers acteurs du secteur privé et des organisations internationales, afin de tirer le meilleur parti de cet événement de grande envergure. L’objectif est clair : faire de la RDC une plateforme incontournable pour le commerce entre l’Afrique et les États-Unis.
Peter MOYI