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Naufrage du bateau Merdi à Goma : une nouvelle tragédie sur le lac Kivu

Un drame s’est une nouvelle fois produit sur le lac Kivu. Ce jeudi 3 octobre, le bateau Merdi, en provenance de Minova, a sombré alors qu’il approchait des côtes de Goma, entraînant avec lui de nombreuses vies humaines. Des équipes de secours ont été rapidement déployées pour tenter de retrouver les survivants parmi les débris flottants, tandis que les rescapés et les corps sans vie étaient acheminés vers les morgues et les hôpitaux de la ville.

« Nous avons entendu un bruit sourd avant que le bateau ne chavire, » raconte un survivant, encore sous le choc, les vêtements trempés et le regard perdu. La scène est devenue chaotique en quelques minutes, alors que l’embarcation tentait de manœuvrer pour accoster au port de Kituku, à une centaine de mètres seulement du rivage. Les témoignages convergent : des eaux particulièrement agitées auraient déséquilibré le navire, déjà surchargé de passagers et de marchandises, le rendant difficile à contrôler.

Sur le quai, des familles angoissées guettent les arrivées des équipes de secours, espérant retrouver leurs proches sains et saufs. La douleur est palpable, et les cris déchirants de ceux qui reconnaissent un être cher parmi les victimes résonnent encore.

« Comment peut-on continuer à perdre des vies de cette manière ? Il est urgent que les autorités prennent des mesures pour sécuriser la navigation sur le lac, » s’indigne un membre de la société civile de Minova, faisant référence à la série d’accidents qui émaille régulièrement cette zone de transport aquatique.

Sécurité maritime : le talon d’Achille des embarcations sur le lac Kivu

Le lac Kivu, reliant le Nord et le Sud-Kivu, est un axe stratégique pour le commerce local. Pourtant, la sécurité y reste un défi majeur. La surcharge des bateaux, l’absence de gilets de sauvetage, et le mauvais entretien des embarcations sont des causes récurrentes de ces tragédies maritimes. Les autorités, souvent critiquées pour leur passivité, se retrouvent une fois de plus confrontées à l’urgente nécessité de mettre en œuvre des réglementations strictes.

« Les responsables du port doivent vérifier les conditions des embarcations avant qu’elles ne quittent les quais, » souligne un agent portuaire, préférant garder l’anonymat. Ce dernier précise que de nombreux bateaux circulent sans respecter les normes élémentaires de sécurité, augmentant les risques d’accidents, surtout en période de mauvais temps.

Le bilan exact de cette catastrophe reste encore incertain. Les secouristes continuent de sillonner la zone de l’accident, épaulés par des plongeurs qui tentent de localiser les corps restés piégés sous l’eau. Selon certaines sources, plus de 50 personnes seraient portées disparues, mais ce chiffre pourrait s’alourdir au fil des heures. La situation est d’autant plus préoccupante que les infrastructures de sauvetage sur le lac sont limitées, ne permettant pas de répondre rapidement à ce type d’urgence.

Appel à une régulation plus stricte

Cet énième naufrage met en lumière la vulnérabilité des populations locales face à des moyens de transport lacustres souvent improvisés. Le gouverneur de la province du Nord-Kivu a d’ores et déjà annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes précises de l’accident.

L’ensemble de la société civile appelle également à des sanctions sévères contre les propriétaires de bateaux non conformes. « Il ne s’agit pas seulement de punir, mais de prévenir de nouvelles catastrophes. La sécurité des citoyens doit être une priorité, » martèle un représentant d’une organisation non-gouvernementale locale.

Le défi reste immense. Sur le lac Kivu, qui relie plusieurs localités enclavées, le bateau demeure le seul moyen de déplacement accessible à la majorité de la population. Les autorités devront donc jongler entre la mise en place de règles strictes et le maintien de ce lien vital entre les communautés.

La tragédie de ce 3 octobre s’ajoute à la longue liste des accidents qui endeuillent le lac Kivu chaque année, laissant des familles brisées et un sentiment d’impuissance. Pour les rescapés du Merdi, le traumatisme mettra longtemps à s’effacer. Quant aux autorités, elles sont attendues au tournant pour éviter que cette tragédie ne se reproduise.

M.KOSI

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