L’opposant congolais Moïse Katumbi fait face à des accusations graves de la part de l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) en République démocratique du Congo (RDC). Dans une correspondance datée du 3 octobre 2024, l’AAC affirme que Katumbi aurait enfreint l’article 183 de la loi relative à l’aviation civile en exploitant la piste d’atterrissage de Mulendo sans aucune autorisation légale.
L’article incriminé stipule que « toute personne qui modifie, exploite ou dessert un aérodrome sans l’autorisation de l’autorité de l’aviation civile ou du ministre de tutelle s’expose à une peine de 5 à 10 ans de servitude pénale, assortie d’une amende ». Les faits reprochés à Moïse Katumbi pourraient donc le conduire à des sanctions sévères, remettant en cause sa position sur la scène politique congolaise.
Le leader du parti Ensemble pour la République, bien connu pour ses critiques acerbes à l’encontre de l’actuel gouvernement, voit cette affaire comme une tentative de museler son engagement politique. Selon ses proches, « il s’agit d’une énième manœuvre visant à le discréditer et à l’empêcher de poursuivre ses actions politiques en RDC ». Cependant, les autorités de l’aviation civile soutiennent que l’application de la loi doit se faire de manière impartiale, indépendamment du statut social ou politique de l’individu concerné.
Des précédents qui ne jouent pas en sa faveur
Ce n’est pas la première fois que Moïse Katumbi se trouve confronté à des litiges juridico-administratifs. En 2016, il avait déjà été accusé dans une affaire de spoliation immobilière, ce qui l’avait contraint à s’exiler temporairement à l’étranger. Cette nouvelle affaire pourrait potentiellement compromettre ses ambitions politiques et influencer ses relations avec la communauté internationale.
Le débat sur la légalité de l’exploitation de la piste de Mulendo dépasse cependant la simple question juridique. Certains analystes estiment que cette situation pourrait raviver les tensions entre les différentes forces politiques du pays. Le rôle de l’AAC dans cette affaire est perçu par certains comme une instrumentalisation des institutions pour régler des comptes politiques, tandis que d’autres soutiennent que l’organisme ne fait qu’appliquer strictement la loi en vigueur.
« Il est primordial que les lois soient respectées par tous, peu importe leur rang ou leur affiliation », a déclaré un membre de l’AAC sous couvert d’anonymat, avant d’ajouter que l’aviation civile ne transigera pas sur la sécurité et la régulation des espaces aériens du pays.
Un impact politique majeur
Si cette affaire venait à prendre une tournure judiciaire, elle pourrait non seulement ternir l’image de Moïse Katumbi, mais également affaiblir sa position de challenger politique face à ses opposants. L’exploitation non autorisée de la piste de Mulendo pourrait être interprétée comme une négligence ou une volonté délibérée de contourner les régulations établies, ce qui porterait atteinte à sa crédibilité.
Pour l’instant, Moïse Katumbi n’a pas encore fait de déclaration publique sur ce sujet. Toutefois, il est probable que ses avocats préparent une riposte juridique pour tenter de prouver qu’il n’y a eu aucune intention de contrevenir à la loi et que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour se conformer aux exigences de l’AAC.
La suite de cette affaire sera scrutée de près par l’opinion publique et les observateurs internationaux, alors que la RDC se prépare à de nouvelles échéances électorales. Affaire à suivre.