Lors de la session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, ce mardi, un échange tendu a eu lieu entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, alors que la RDC présentait son rapport dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU). Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias de la RDC, a dénoncé les actions du Rwanda dans l’Est de la RDC, soulignant des violations des droits de l’homme attribuées à Kigali, notamment son soutien présumé au groupe rebelle M23 et l’utilisation d’enfants soldats. Il a rappelé que les États-Unis avaient sanctionné le Rwanda en 2023 pour son implication dans ces violations.
La délégation rwandaise a rapidement réagi, rejetant ces accusations et affirmant que l’examen devrait se concentrer exclusivement sur la situation en RDC. « Ce examen porte sur la RDC et non sur le Rwanda« , a répliqué un représentant rwandais, insistant sur le fait que le pays n’avait aucune leçon à recevoir de la RDC concernant les droits de l’homme.
Le président de la session a tenté de désamorcer les tensions en rappelant aux participants que le Conseil des droits de l’homme n’était pas le lieu pour des querelles bilatérales. « Je vous invite à exprimer vos déclarations de manière respectueuse« , a-t-il déclaré.
Dans sa réponse, M. Muyaya a insisté sur le fait que les violences dans l’Est du pays touchent particulièrement les femmes et les enfants, des millions de personnes étant déplacées et vivant dans des conditions de plus en plus précaires. Il a conclu son intervention en appelant la communauté internationale à condamner fermement les violations en cours.
Ce face-à-face survient alors que le Mécanisme de Vérification Ad-hoc Renforcé (MVA-R), dirigé par l’Angola, vient d’être lancé à Goma, visant à surveiller la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette initiative marque une étape importante dans la tentative de stabiliser la région, après plusieurs rencontres diplomatiques, notamment la réunion des experts en défense et sécurité à Luanda fin octobre. Le processus de paix se poursuivra avec une nouvelle réunion ministérielle prévue à Luanda en novembre 2024.
M. KOSI