Depuis janvier 2024, la chefferie de Babila-Babombi, située dans le territoire de Mambasa en Ituri, est plongée dans une vague de violences meurtrières orchestrées par les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF). Les chiffres récemment partagés par la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), par la voix de son secrétaire local, Ram’s Malikidogo, témoignent de l’ampleur de cette tragédie humaine.
322 vies fauchées en moins d’un an
Les attaques incessantes des ADF ont coûté la vie à 322 civils, parmi lesquels figurent 91 femmes. En parallèle, les rebelles ont pris en otage 96 personnes, semant la terreur dans plusieurs villages. Ces agressions ont contraint les habitants à fuir leurs domiciles, abandonnant tout derrière eux.
« Depuis le début de l’année, nous avons recensé 322 morts dans cette zone. Parmi eux, de nombreuses femmes, mais aussi des enfants innocents pris dans cette spirale de violence« , confie Ram’s Malikidogo.
Un bilan matériel accablant
En plus des pertes humaines, les destructions matérielles s’accumulent. Au moins 33 maisons ont été incendiées, tandis que 9 motos ont été détruites. À cela s’ajoute le vol de plus de 20 têtes de bétail, aggravant davantage les conditions de vie des populations locales. Plus de 51 villages ont été désertés par leurs habitants, transformant cette région en un paysage de désolation.
Des communautés en détresse
Les conséquences sociales et humanitaires sont dévastatrices. « Les déplacés, dont de nombreuses veuves et orphelins, vivent dans des conditions précaires. Ils ont besoin d’un soutien urgent, tant sur le plan matériel que psychologique », souligne Malikidogo.
L’éducation n’est pas épargnée. Les écoles des zones touchées par ces violences ont fermé leurs portes, laissant des centaines d’élèves sans accès à l’instruction. Cette interruption scolaire risque de compromettre gravement l’avenir de toute une génération.
Appel à une action renforcée
La CRDH appelle les autorités militaires congolaises et leurs partenaires régionaux à intensifier leurs efforts pour neutraliser les groupes armés. Les opérations conjointes entre les FARDC et l’armée ougandaise (UPDF) doivent être renforcées pour sécuriser durablement cette région. Par ailleurs, le gouvernement congolais et les organisations humanitaires sont invités à intervenir rapidement pour répondre aux besoins pressants des déplacés.
La situation exige une mobilisation immédiate pour éviter que la crise ne s’aggrave davantage. La sécurité des populations civiles et la reprise des activités essentielles, notamment l’éducation, doivent être placées au cœur des priorités afin de restaurer la stabilité dans cette région en proie au chaos.
Peter MOYI