La contestation s’intensifie dans les rues de Kinshasa. La structure « Sursaut National », regroupant des figures politiques de l’opposition et des membres influents de la société civile, prépare une nouvelle mobilisation prévue le mercredi 27 novembre 2024. L’objectif est clair : dénoncer toute tentative de modification de la Constitution.
Dans une correspondance officielle adressée au gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, le mouvement a déclaré que cette manifestation se tiendra au Rond-point Ngaba, dans la commune portant le même nom. « Dans le cadre de la campagne ‘Ne touchez pas à ma Constitution’, nous organisons une sensibilisation pacifique contre toute tentative de révision constitutionnelle le mercredi 27 novembre 2024, de 8h à 18h, au rond-point Ngaba. Nous espérons un encadrement sécurisé de cette activité, conformément à l’article 26 de la Constitution de 2006 », a affirmé Me Rodrigue Ramazani, secrétaire général du parti Envol, membre actif de la structure.
Une détermination renouvelée face aux répressions passées
La mobilisation du 27 novembre intervient dans un contexte marqué par des tensions grandissantes entre les autorités et les mouvements de contestation. Lors d’une précédente manifestation au Rond-point Victoire, organisée par le même mouvement, la répression policière avait suscité de vives critiques. Les images de l’arrestation de Delly Sesanga, figure centrale de l’opposition, avaient largement circulé sur les réseaux sociaux, illustrant l’intensité des divergences politiques en RDC.
Ce nouvel appel à manifester s’inscrit donc dans une stratégie visant à maintenir une pression constante sur les autorités, tout en mobilisant davantage de citoyens autour de la cause. « Nous voulons rappeler que la Constitution n’est pas négociable. Elle incarne les fondements de notre démocratie », souligne un membre de Sursaut National, préférant garder l’anonymat.
Une épreuve pour les autorités locales
Face à cette initiative, le gouvernorat de Kinshasa se retrouve une nouvelle fois sous les projecteurs. La question de l’encadrement des manifestations demeure sensible, d’autant plus que les tensions politiques actuelles exacerbent la vigilance des forces de l’ordre. Certains observateurs redoutent une répétition des événements passés, où les débordements avaient terni l’image des autorités locales.
Les habitants de Kinshasa restent, quant à eux, partagés. Si certains saluent l’initiative comme une défense légitime de l’intégrité constitutionnelle, d’autres s’inquiètent des potentielles perturbations que pourrait entraîner cette mobilisation dans une capitale déjà confrontée à de nombreux défis économiques et sociaux.
La date du 27 novembre s’annonce donc comme un moment clé, non seulement pour les opposants politiques, mais également pour l’avenir du dialogue entre le pouvoir et les citoyens.
M. KOSI