À Beni, la tension monte face à l’avancée signalée des rebelles du M23 dans le sud de Lubero, en territoire de Nord-Kivu. Ce vendredi 20 décembre, des jeunes du groupe de pression « Véranda Mutsanga » ont investi les rues, déterminés à exprimer leur opposition à toute incursion des rebelles dans leur région.
Munis d’un cercueil symbolique recouvert de papiers portant l’effigie du président rwandais Paul Kagame, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la résistance. Pour eux, cette action n’était pas qu’un simple message symbolique. Elle traduisait une volonté claire de défendre leur territoire et d’afficher leur soutien à l’armée congolaise, actuellement en lutte contre les forces rebelles.
L’un des participants, Kambale, a pris la parole pour expliquer la démarche : « Nous savons que les rebelles veulent avancer jusqu’à nos villes, Butembo et Beni. Nous sommes ici pour leur dire qu’ils ne passeront pas. Notre territoire est notre foyer, et ils ne sont pas les bienvenus.« Cette déclaration, empreinte de fermeté, illustre la peur et la colère qui animent ces jeunes décidés à agir.
Pour le groupe, il ne s’agit pas seulement d’une démonstration de force, mais aussi d’un appel à la mobilisation générale. À travers cette marche, les manifestants espèrent sensibiliser leurs pairs et briser l’immobilisme qui, selon eux, alimente l’audace des rebelles. « Le peuple doit se tenir debout, avec courage, pour soutenir notre armée. Si nous restons passifs, nous perdrons ce qui nous est cher,« ajoute Kambale, dont les propos résonnent avec le slogan inscrit sur leurs banderoles : « Le peuple vaincra toujours. »
Cette mobilisation intervient dans un contexte où les appels à la résistance se multiplient. À Butembo, les forces vives ont récemment exhorté les habitants à s’organiser pour repousser l’éventualité d’une avancée rebelle, alors que le M23 est signalé à moins de 80 kilomètres de la ville.
Les manifestants de Beni se disent déterminés à faire entendre leur voix. Pour eux, cette lutte n’est pas seulement militaire, mais également sociale et symbolique. Ils refusent de céder à la peur et rappellent que l’avenir de leur région repose sur la capacité des citoyens à agir ensemble.
Alors que les regards se tournent vers les autorités nationales et régionales pour une réponse coordonnée, ces jeunes rappellent qu’au-delà des décisions politiques, la résistance passe avant tout par l’action citoyenne. À Beni, l’heure est à la mobilisation, et chacun semble prêt à prendre sa part dans ce combat pour préserver l’intégrité de leur territoire.
Peter MOYI