Au cœur de la province du Kwango, des affrontements ont éclaté lundi 23 décembre, opposant les forces armées congolaises à un groupe de miliciens identifiés comme Mobondo. Cet épisode, survenu entre les villages de Pont Kwango et Kabuba, illustre une fois de plus la fragilité de la sécurité dans cette région où tensions et violences rythment le quotidien.
L’armée a annoncé avoir neutralisé trois miliciens au cours de ces combats, tandis que deux soldats ont été blessés et évacués pour recevoir des soins. Cette confrontation s’inscrit dans une série d’événements survenus sur la RN1, une route stratégique reliant Kinshasa à Kikwit, récemment perturbée par des actions violentes attribuées aux Mobondo. Parmi ces attaques, l’incendie délibéré d’un bus a particulièrement marqué les esprits, témoignant de la brutalité des méthodes employées par cette milice.
Selon les autorités militaires, une riposte rapide a permis de reprendre le contrôle de la zone. Des objets rituels utilisés par les Mobondo ont été saisis, symboles de leur ancrage mystique souvent mis en avant pour justifier leur pouvoir au sein des communautés. Le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de la onzième région militaire, a déclaré que les opérations se poursuivaient pour traquer les derniers éléments dispersés dans les environs, notamment vers le village de Kimpulumba, où des traces de repli ont été identifiées.
Les conséquences de ces violences ne se limitent pas aux pertes humaines et aux blessés. Pendant plusieurs heures, la circulation sur la RN1 a été paralysée, perturbant les activités économiques locales et isolant des zones déjà marginalisées. Jean-Baptiste Nkololo, bourgmestre de Pont Kwango, a confirmé l’impact sur la population, rappelant que cette route est essentielle pour les échanges commerciaux et les déplacements entre les provinces.
Ce nouvel épisode de violence relance le débat sur la gestion des milices et la restauration de l’autorité de l’État dans les zones rurales. La récurrence des attaques des Mobondo met en lumière les défis auxquels font face les forces de sécurité dans des régions où l’État peine à asseoir sa présence. La population, quant à elle, oscille entre peur et espoir, tout en appelant à une intervention durable pour ramener la stabilité.
Alors que l’armée s’efforce de restaurer un semblant de normalité, la question demeure : combien de temps faudra-t-il avant que ces affrontements cessent de hanter les routes du Kwango ? La réponse, semble-t-il, repose sur une action combinée de sécurité renforcée, de dialogue communautaire et d’investissements dans des projets de développement locaux pour contrer les causes profondes de ces conflits.
— Peter MOYI