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Amnistie partielle en RDC : des milliers de détenus concernés, les crimes graves exclus

Des mesures de grâce collective, annoncées par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, marquent une étape importante dans la gestion de la population carcérale en République démocratique du Congo. Ces décisions, rendues publiques le 31 décembre 2024 via la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC), traduisent une volonté de conjuguer justice et humanité en cette période de festivités.

Selon les termes des ordonnances présidentielles, une commutation des peines de servitude pénale à perpétuité en peines de 20 ans de servitude pénale principale a été accordée à toute personne dont la condamnation était devenue irrévocable à la date du 31 décembre 2024. Pour les détenus initialement condamnés à la peine capitale, celle-ci a été transformée en servitude pénale à perpétuité.

L’ordonnance prévoit également une remise de peine pour les condamnés à des peines inférieures à cinq ans, sous réserve que ces condamnations soient également irrévocables avant la date susmentionnée. Ces allègements concernent principalement les infractions de moindre gravité, dans un souci de désengorgement des prisons.

Cependant, ces mesures excluent explicitement plusieurs catégories de détenus. Parmi eux figurent ceux condamnés pour des infractions particulièrement graves : crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, violences sexuelles, détournement des fonds publics, corruption, blanchiment d’argent, financement du terrorisme, et atteinte à la sûreté de l’État. Cette distinction souligne une volonté de ne pas compromettre la lutte contre l’impunité, notamment pour les infractions qui minent profondément les fondations sociales, économiques et institutionnelles du pays.

Derrière cet acte présidentiel se profile une démarche motivée par un souci de clémence et de réconciliation. L’ordonnance précise que cette décision vise à marquer « un sentiment particulier d’humanité et de pardon » à l’occasion de la fin d’année 2024 et des festivités du Nouvel An 2025. Ce geste symbolique, tout en reflétant un esprit de pardon, soulève aussi des enjeux cruciaux autour de la réforme du système pénal et carcéral congolais, lequel fait face à de nombreux défis structurels.

En effet, ces mesures pourraient ouvrir la voie à un débat plus large sur les conditions de détention et l’efficacité des sanctions pénales en RDC. Le défi reste de taille : assurer que les objectifs de réinsertion sociale et de prévention soient atteints, tout en maintenant la fermeté nécessaire face aux crimes graves.

L’initiative du Chef de l’État s’inscrit dans un contexte où la réduction des peines peut non seulement désengorger les prisons, mais aussi réinsérer des individus dans le tissu social. Elle illustre la complexité des choix politiques qui doivent concilier des impératifs sécuritaires avec des valeurs d’humanité.

— Peter MOYI

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