Makumo, dans la chefferie de Babila-Babombi, territoire de Mambasa en Ituri, s’est réveillée sous le bruit des armes ce dimanche 5 janvier 2025. Une altercation entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et un groupe de Maï-Maï, identifiés comme Wazalendo, a laissé un mort et neuf blessés graves, jetant un voile d’inquiétude sur cette localité déjà fragilisée par l’insécurité chronique.
Tout aurait commencé avec l’arrestation d’un dirigeant influent du mouvement Wazalendo par les forces de l’ordre locales. Refusant de céder, des membres armés de ce groupe ont tenté de forcer sa libération. Le refus des militaires loyalistes d’accéder à cette demande a rapidement dégénéré en affrontement. Ce face-à-face a coûté la vie à un des assaillants et laissé plusieurs personnes gravement touchées. Les habitants, déjà éprouvés par les tensions dans la région, observent avec anxiété ces nouveaux déchaînements de violence.
Cette spirale de tensions illustre un malaise plus profond dans cette partie de l’Ituri. Depuis leur arrivée il y a environ un an en provenance du Nord-Kivu, les Wazalendo, bien qu’affirmant défendre les intérêts locaux, sont accusés de semer le chaos. Imposition de taxes illégales, entraves aux activités agricoles, et pire encore, enrôlement d’enfants dans leurs rangs : ces accusations, récurrentes, dressent un tableau sombre de leur présence. Pour les communautés locales, ces comportements ajoutent une couche d’insécurité à une situation déjà précaire.
Dans cette atmosphère tendue, les appels à une action décisive des autorités se multiplient. La convention pour le respect des droits humains (CRDH) s’élève contre ces violences et exhorte le gouvernement à établir un cadre clair pour traiter la question des Wazalendo. Entre confusion et peur, la population, elle, redoute que ces incidents ne masquent des incursions plus graves, notamment de la part des rebelles ADF, connus pour leurs attaques sanglantes dans la région.
Alors que les activités économiques et sociales restent paralysées, Makumo attend une réponse. Les habitants, pris au piège entre l’omniprésence des groupes armés et le silence des autorités, peinent à retrouver une vie normale. Dans ce coin reculé de l’Ituri, où chaque jour est une bataille pour la survie, l’éclaircie semble toujours aussi lointaine. Pourtant, une chose est claire : sans une intervention rapide et coordonnée, ce territoire continuera de sombrer dans une instabilité aux conséquences incalculables.
— M. KOSI