Le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, nommé en décembre dernier à la tête de l’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a officiellement pris ses fonctions ce lundi 6 janvier 2025. La cérémonie de passation de commandement avec son prédécesseur, le général Christian Tshiwewe, s’est déroulée au camp Lieutenant-colonel Kokolo à Kinshasa, en présence du Président Félix Tshisekedi, chef suprême des armées.
Ce changement à la tête des FARDC intervient dans un contexte délicat marqué par une recrudescence des offensives des rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu. Ces attaques, combinées à d’autres foyers d’instabilité à l’est du pays, rappellent les défis persistants auxquels l’armée congolaise est confrontée.
Avant cette promotion, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe occupait un poste clé en tant que chef adjoint de la Maison militaire du chef de l’État, chargé des opérations et des renseignements. Ce rôle stratégique lui a permis d’acquérir une maîtrise approfondie des enjeux sécuritaires nationaux, notamment dans les régions sous tension. Sa nomination traduit une volonté de renforcer la coordination et l’efficacité des FARDC face aux menaces croissantes.
Le général sortant, Christian Tshiwewe, avait pour sa part dirigé l’état-major général dans une période marquée par des efforts de réorganisation interne de l’armée. Son passage à la tête des FARDC a également été marqué par des initiatives visant à améliorer la logistique militaire et à restaurer la discipline au sein des troupes.
La province du Nord-Kivu reste une priorité pour le nouvel état-major. Les récentes offensives du M23, appuyées par des groupes armés locaux, mettent en exergue les failles sécuritaires, mais également les enjeux géopolitiques complexes de cette région frontalière. Le renforcement des alliances régionales, notamment avec les partenaires de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), est désormais crucial pour contenir l’expansion des forces rebelles.
L’efficacité des FARDC repose également sur une modernisation de ses équipements et une meilleure coordination entre ses différentes unités. À cet égard, les récents efforts budgétaires consentis par le gouvernement pour le secteur de la défense devront être optimisés pour maximiser les résultats sur le terrain.
Lors de son discours d’investiture, le lieutenant-général Jules Banza a insisté sur la nécessité de consolider l’intégrité territoriale tout en renforçant le moral des troupes. « Nous devons restaurer la confiance entre les citoyens et leurs forces armées. Cela passe par des actions concrètes sur le terrain et une discipline exemplaire au sein de nos rangs », a-t-il déclaré.
Pour les analystes, cette nomination s’inscrit dans une dynamique de réorganisation globale voulue par le Président Tshisekedi, visant à redéfinir les priorités sécuritaires et à répondre aux attentes des populations affectées par les conflits.
— M. KOSI