Les collines verdoyantes de Masisi-Centre résonnent à nouveau des échos des combats. Ce jeudi, le général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC), a confirmé que la cité était tombée sous le contrôle des rebelles du M23 après des affrontements intenses. Lors d’une intervention sur la chaîne nationale RTNC, il a tenu à rassurer sur la détermination de l’armée à reprendre le terrain perdu. « On peut perdre une bataille, mais la victoire finale sera congolaise« , a-t-il affirmé avec conviction.
Au cœur des affrontements, les récits locaux décrivent une atmosphère tendue et incertaine. Des sources proches des événements rapportent que les troupes des FARDC et les combattants Wazalendo avaient initialement repris Masisi-Centre, mais une contre-attaque fulgurante du M23, aux premières heures de la matinée, a changé la donne. Cette reprise en main par les rebelles, accusés par Kinshasa de bénéficier d’un appui extérieur, notamment du Rwanda, soulève des interrogations sur l’efficacité des mécanismes de sécurité dans la région.
Sur place, les habitants vivent dans la peur constante. « On ne sait plus à qui se fier. Chaque jour, on se demande si on va devoir fuir ou si on pourra rester chez nous », raconte un commerçant de la région, désabusé. Les allées et venues des forces en présence, ponctuées par les crépitements des armes, ont transformé leur quotidien en une suite d’incertitudes.
Du côté des FARDC, les responsables militaires insistent sur le fait que cette perte n’est qu’un revers temporaire. Ils évoquent des plans en cours pour une contre-offensive. Toutefois, cette promesse peine à rassurer, tant les dynamiques sur le terrain semblent complexes. Les milices locales, bien qu’allées avec les forces régulières, peinent à faire face à un ennemi aguerri et apparemment bien équipé.
Cette situation dépasse largement le cadre militaire. Les conséquences humanitaires se font déjà lourdement sentir. Des milliers de personnes ont fui leurs villages, cherchant refuge dans des camps de fortune ou auprès de proches dans des zones relativement épargnées. « On manque de tout : eau, nourriture, abris. Les enfants tombent malades et les secours tardent à arriver », se désole un responsable d’une organisation humanitaire basée dans la région.
Dans les cercles diplomatiques, on observe avec inquiétude l’évolution de cette crise. Les appels à une résolution pacifique se multiplient, mais sur le terrain, les armes continuent de parler. Pendant ce temps, la population de Masisi, prise au piège de ce conflit, ne peut qu’espérer un apaisement durable.
— M. KOSI Radiookapi