Dans un pays où le développement urbain peine souvent à suivre le rythme de la croissance démographique, Constant Luzitu se démarque par sa capacité à penser l’architecture autrement. Visionnaire et pragmatique, il transforme les contraintes en opportunités, insufflant un souffle nouveau à l’urbanisme en République démocratique du Congo.
Au cœur de son approche : une ambition assumée de construire des infrastructures qui ne sont pas seulement fonctionnelles, mais profondément ancrées dans les réalités culturelles et sociales du pays. Pour lui, chaque projet est une pierre posée vers un futur où tradition et innovation cohabitent harmonieusement.
En 2024, ses réalisations ont fait parler d’elles, mobilisant des centaines de professionnels locaux sur des chantiers d’envergure à Kinshasa et dans plusieurs autres régions. Si certains voient dans ses bâtiments des prouesses techniques, lui préfère parler d’une démarche collective : intégrer les savoir-faire locaux, soutenir les artisans et répondre à des défis concrets comme l’accès à des logements décents.
« Chaque chantier est une aventure humaine. Nous travaillons main dans la main avec les communautés pour concevoir des espaces qui leur ressemblent et qui répondent à leurs besoins réels« , confie-t-il, avec une modestie teintée de fierté.
Au-delà des projets emblématiques comme un centre commercial à Kinshasa ou des villas modernisées à l’identité congolaise affirmée, Constant Luzitu poursuit un objectif clair : changer la perception de l’architecture en RDC. Il s’efforce d’instaurer une culture où bâtir signifie aussi préserver, transmettre et innover.
Le contexte économique n’a pourtant rien de simple. Les matériaux de qualité sont souvent difficiles d’accès, et les financements, bien qu’en progression grâce à des collaborations internationales, restent un défi pour les projets ambitieux. Mais Constant Luzitu s’adapte. En misant sur des partenariats stratégiques et en renforçant les chaînes locales d’approvisionnement, il contribue à structurer un secteur en quête de maturité.
L’architecte insiste également sur l’urgence de repenser l’urbanisation dans des villes comme Kinshasa. Avec plus de 15 millions d’habitants, la capitale souffre d’une croissance désordonnée qui creuse les inégalités. Pour lui, l’urbanisme ne peut se limiter à une juxtaposition de bâtiments ; il doit intégrer des solutions durables face aux réalités climatiques, tout en répondant aux aspirations des populations.
« Nous devons imaginer des villes où chaque habitant trouve sa place. Cela passe par une vision plus inclusive, qui allie esthétique, durabilité et fonctionnalité« , explique-t-il avec conviction.
Mais derrière cet idéal se cache aussi une volonté de protéger l’identité culturelle du pays. Alors que les investisseurs étrangers jouent un rôle croissant dans l’aménagement urbain, Constant Luzitu voit dans les architectes locaux des gardiens essentiels de cet équilibre. Ils doivent être les médiateurs d’un dialogue entre tradition et modernité, entre besoins locaux et solutions globales.
L’année 2025 s’annonce riche en défis, mais aussi en opportunités. Constant Luzitu aspire à lancer des programmes de logements sociaux écologiques à grande échelle, tout en plaçant la régulation de la profession au cœur des priorités. L’architecture, pour lui, est un levier stratégique pour bâtir des sociétés plus justes et résilientes.
Avec sa vision, cet architecte prouve qu’en RDC, construire peut signifier bien plus que répondre à un besoin immédiat. C’est un acte de foi en l’avenir, une déclaration d’intention pour des villes capables de refléter les aspirations de tout un peuple.
« Quand je regarde Kinshasa, je vois un potentiel immense. Mon rêve, c’est que dans dix ans, cette ville raconte une histoire différente, celle d’une métropole où l’architecture sert de pont entre le passé et l’avenir.«