La ville de Goma, située dans l’est de la République démocratique du Congo, est plongée dans une tension palpable après une nuit marquée par des affrontements armés dans ses environs. Ce lundi matin, le bruit des détonations continue de résonner, rappelant aux habitants une instabilité qui s’éternise et bouleverse leur quotidien.
Dans les rues désertées, le silence des activités contraste avec les échos des armes lourdes et légères. À Nyiragongo, territoire voisin, comme dans certains quartiers de Goma, les habitants se terrent, paralysés par la peur d’un danger invisible mais omniprésent. « Nous ne savons pas ce qui se passe dehors, nous sommes enfermés depuis hier, » confie un résident du quartier Murara.
Les pillages, eux, s’invitent dans ce chaos. À Mapendo, un quartier habituellement animé par le commerce, des individus profitent de l’abandon des lieux pour dévaliser boutiques et habitations. La confusion règne et alimente un sentiment d’abandon chez une population qui peine à discerner une quelconque autorité sur le terrain.
Dans plusieurs quartiers, des impacts de balles touchent des maisons, semant davantage la panique. Les déplacements sont limités et risqués, accentuant l’isolement des familles prises au piège. Sur la route reliant Goma à Sake, la présence de troupes en mouvement témoigne d’une situation loin d’être sous contrôle.
Parmi les drames survenus, une journaliste a été blessée par balle dans les environs du quartier Virunga. Cet incident symbolise les dangers auxquels sont confrontés non seulement les habitants, mais aussi ceux qui tentent de documenter les événements.
Ce climat de peur, conjugué à l’absence d’informations fiables, alimente les rumeurs et plonge les habitants dans une spirale d’angoisse. Pour beaucoup, la question n’est plus de savoir qui contrôle les lieux, mais si la situation peut encore se stabiliser à court terme.