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Goma sous tension : l’inaction des instances régionales face à la montée des violences

Goma, ville assiégée par les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, vit une nouvelle escalade de violences, marquant un épisode supplémentaire dans un conflit aux ramifications profondes. Alors que les échanges de tirs se sont temporairement apaisés, les tensions restent vives, et les acteurs régionaux sont interpellés sur l’urgence d’une réponse coordonnée.

Dans une correspondance adressée aux garants de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région, Alphonse Ntumba Luaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi (MNS), tire la sonnette d’alarme sur la situation. Il pointe du doigt la responsabilité du Rwanda et du M23 dans ces violences et réclame des sanctions contre les instigateurs des exactions observées ces derniers jours.

Pour lui, il ne suffit plus de multiplier les condamnations diplomatiques, mais d’enclencher des mesures concrètes contre ceux qu’il désigne comme responsables. Il remet en question l’inaction des institutions régionales, qui avaient, en 2012, convoqué une série de réunions urgentes lorsque la ville était déjà tombée aux mains de ces mêmes forces. Cette fois-ci, alors que les événements se répètent, l’absence d’un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) laisse perplexe.

L’attente d’une réponse coordonnée est d’autant plus pesante que les décisions du 12ᵉ Sommet du Mécanisme régional de suivi, initialement prévu en 2024 mais sans cesse repoussé par le président ougandais Yoweri Museveni, restent en suspens. Face à cette inertie, les appels à une réaction rapide se multiplient, exigeant la cessation des hostilités, le retrait des troupes étrangères du territoire congolais et une mobilisation plus large des instances régionales.

Les événements qui se déroulent actuellement sous les yeux de la communauté internationale ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans un contexte où les forces en présence s’affrontent avec des répercussions directes sur les populations civiles. Des milliers de familles ont fui les combats, alimentant un cycle de déplacements incessants qui alourdit encore le bilan humanitaire. Les observateurs sur place évoquent des violations graves, touchant même les forces internationales mandatées pour protéger les populations.

Dans sa correspondance, Alphonse Ntumba Luaba insiste sur la nécessité d’aborder autrement la question du M23. Selon lui, le prétexte de la menace des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), souvent avancé par Kigali pour justifier ses interventions, ne peut plus être utilisé pour légitimer la situation actuelle. Il plaide en faveur d’un dialogue ouvert entre le gouvernement rwandais et ce groupe armé afin de résoudre durablement le problème à la source.

Le président Félix Tshisekedi a réaffirmé la volonté de son gouvernement de récupérer les zones occupées et de rétablir l’autorité de l’État. De son côté, le Rwanda, par la voix de Paul Kagame, continue de critiquer le processus diplomatique en cours, remettant en cause les efforts de médiation menés sous l’égide de l’Angola. Cette divergence d’approche freine toute avancée vers une solution politique, alors même que le terrain continue de subir les conséquences directes des affrontements.

L’avenir de la région repose désormais sur la capacité des acteurs régionaux et internationaux à prendre des décisions audacieuses. Les efforts diplomatiques seront-ils suffisants pour contenir cette nouvelle vague de violences, ou faudra-t-il attendre une intensification du conflit avant qu’une action d’envergure ne soit décidée ? À Goma, l’incertitude domine, tandis que les habitants espèrent un répit dans cette spirale de violence qui semble sans fin.

— Peter MOYI

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