Le vendredi 6 juin 2025, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a été entendu pour la seconde fois par le parquet près la Cour de cassation, dans le cadre d’une enquête en cours portant sur des fonds affectés à la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani. L’audition, qui a débuté à midi et s’est prolongée jusqu’à 20 heures, s’est tenue en présence de l’avocat général Sylvain Kalula.
À l’issue de cet entretien judiciaire particulièrement long, le ministre a regagné sa résidence sans être placé en détention. Des partisans, visiblement organisés, l’attendaient à la sortie du bâtiment judiciaire. Certains ont scandé son nom tandis que d’autres ont brandi des pancartes exprimant leur solidarité. Ce soutien de rue, soigneusement orchestré, vise à renvoyer une image de fermeté dans un contexte où les accusations liées à la gestion de fonds publics suscitent une attention accrue.
Cette affaire, qui mobilise les institutions judiciaires depuis plusieurs semaines, porte sur la traçabilité et l’utilisation de ressources destinées à l’édification d’une prison à Kisangani, un projet censé renforcer les capacités d’accueil carcéral dans l’Est du pays. Jusqu’à présent, aucune mesure conservatoire n’a été annoncée à l’encontre du ministre, mais l’enquête reste ouverte.
L’agenda du jour a par ailleurs enregistré une absence remarquée : Constant Mutamba n’a pas pris part à la 46e réunion du Conseil des ministres, tenue ce même vendredi. Cette non-participation, bien que non expliquée officiellement, coïncide avec la durée de son audition.
Une nouvelle comparution est attendue le lundi 9 juin. Ce prochain rendez-vous pourrait éclaircir davantage les contours d’un dossier qui, au-delà du cas individuel, soulève la question récurrente de l’affectation des crédits publics dans les projets d’infrastructure pénitentiaire. Si les institutions judiciaires poursuivent leur travail, le regard de l’opinion reste tourné vers le dénouement de ce dossier.
— M. KOSI

