Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) et président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, ainsi que le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki, « condamnent toute prise de pouvoir par la force », de l’armée guinéenne et exige la libération d’Alpha Condé.
« Le président en exercice de l’Union Africaine S.E Félix Tshisekedi et le président de la Commission de l’Union Africaine S.E Moussa Faki Mahamat condamnent toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du président Alpha Conde », dit le communiqué conjoint sur la situation en Guinée.
Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé ce dimanche 05 septembre avoir capturé le chef de l’Etat Alpha Condé. Ils annoncent également avoir dissout les institutions.
Le Ministère de la Défense a ainsi assuré avoir repoussé l’attaque des forces spéciales contre la présidence, malgré la diffusion d’une vidéo montrant le président Condé entre les mains des putschistes.
Un habitant de la banlieue de Coléah a indiqué à l’AFP avoir « entendu des tirs » tôt dans la matinée. « Je me suis précipité vers la fenêtre, j’ai vu des jeeps militaires qui roulaient à vive allure vers le centre de Kaloum », a-t-il dit.
Les tensions pourraient avoir été provoquées par une tentative de mise à l’écart du commandant des forces spéciales, sur fond de jalousies au sein des forces armées envers cette unité bénéficiant de moyens supérieurs aux autres forces de sécurité, a expliqué un diplomate occidental s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
M. Condé, 83 ans, a entamé son troisième mandat en décembre 2020, malgré les recours de son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres candidats qui dénonçaient des « bourrages d’urnes » et des irrégularités de toutes sortes.
M. Condé, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu en Guinée après des décennies de régimes autoritaires.
Des défenseurs des droits humains fustigent une dérive autoritaire observée sous sa présidence au fil des ans et remettant en cause les acquis du début.
M. Condé avait fait adopter en mars 2020, malgré une contestation déjà vive, une nouvelle Constitution pour, disait-il, « moderniser (les) institutions » et, par exemple, accorder une plus grande place aux femmes et aux jeunes.
Ivan Kasongo actualite.cd