Avec le développement sans cesse de l’industrie minière en République Démocratique du Congo, due à la demande croissante et continue des métaux de base dont principalement le cuivre, le cobalt, le coltan et le lithium sur le marché mondial des métaux rares, l’espace habitable réservé aux communautés se rétrécit de plus en plus. A cela s’ajoutent des problèmes environnementaux.
La surexploitation minière à ciel ouvert dans les grandes agglomérations telle que Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba et coffre-fort des matières premières de la RDC, a entraîné de graves dégâts sociaux et environnementaux.
Poussières, vas et viens des camions poids-lourds transportent des engins lourds et cargaisons destinées à l’exportation, détonations des dynamiques, bruits incessants des broyeurs et concasseurs.
Cette liste n’est pas exhaustive. Kolwezi, ville du copperbelt katangais construite sur des filons de cuivre et de cobalt, ne cesse de se métamorphoser sur le plan industriel et urbanistique. Pas un coin de la ville sans apercevoir une mine à ciel ouvert.
En effet, cette pratique qui consiste à extraire des minéraux en enlevant les couches superficielles de la terre, peut avoir des conséquences néfastes sur l’écosystème local et la population environnante.
Tout d’abord, l’extraction minière à ciel ouvert implique souvent le retrait de la végétation existante, ce qui entraîne la destruction d’ habitats naturels et la perte de biodiversité. Les plantes et les animaux qui dépendent de cet écosystème sont souvent déplacés ou complètement éliminés, ce qui perturbe l’équilibre naturel de l’environnement.
De plus, l’extraction minière à ciel ouvert nécessite souvent l’utilisation de produits chimiques dangereux tels que le cyanure, l’acide sulfurique, ou encore les métaux lourds pour extraire les minéraux précieux. Ces substances peuvent contaminer les sols, les cours d’eau et les nappes phréatiques, provoquant la pollution de l’eau et la détérioration de la qualité de l’air. Les populations locales qui dépendent de ces ressources pour leur approvisionnement en eau potable et pour leurs activités agricoles peuvent être gravement touchées. De plus, les effets à long terme sur la santé humaine peuvent être dévastateurs.
En outre, l’extraction minière à ciel ouvert peut entraîner une dégradation du paysage, avec la formation de vastes cratères et de terrains défigurés. Cela a un impact visuel négatif sur l’environnement et peut causer des perturbations dans les activités économiques telles que le tourisme.
Pour réduire les dégâts environnementaux causés par l’extraction minière à ciel ouvert dans les agglomérations, des mesures de réglementation appropriées et de contrôle environnemental doivent être mises en place. Il est essentiel de promouvoir des pratiques minières durables qui minimisent l’impact sur l’environnement et prévoient des mesures de réhabilitation post-exploitation pour restaurer l’écosystème. De plus, il est important de sensibiliser les populations locales sur les dangers de cette pratique et d’encourager le développement de méthodes minières alternatives plus respectueuses de l’environnement, telles que l’extraction souterraine.
Devant ce tableau ainsi peint. Les mines finiront un jour d’engloutir toutes les habitations comme sous d’autres cieux. Où alors aller ? C’est la question que tous les habitants de la capitale mondiale du cobalt se posent avec acuité. Faut-il les délocaliser ? Si oui mais où ?
En attendant des réponses à ces questions, il sied de rappeler la primauté du droit minier sur les droits foncier, forestier et agricole et surtout, Kolwezi, eldorado du corridor sud de la RDC, s’apprête à accueillir du 06 au 09 septembre 2023, à l’Hémicycle de l’Assemblée Provinciale du Lualaba, la septième édition du Salon du Développement des Villes en République Démocratique du Congo (RDC).
philippe katumba