Ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et farouche opposant au régime en place, Corneille Nangaa a lancé des accusations graves et sans équivoque à l’encontre des unités de la Garde républicaine et du chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi. Ces accusations font référence aux événements tragiques du 30 août dernier, lorsque les jeunes Wazalendo manifestaient contre la présence conjointe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) dans la région.
Selon Corneille Nangaa, les massacres abominables de cette journée funeste ont été perpétrés par les éléments de la Garde républicaine, agissant sous les ordres directs de Félix Tshisekedi. Cette assertion se fonde sur l’article 10 de l’Ordonnance-loi n° 13-063 régissant l’organisation et le fonctionnement de la Garde républicaine, qui place cette unité sous l’autorité du chef de l’État.
« Nous ne pouvons pas tenir les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour responsables en tant qu’entité constituée. Les auteurs de ces actes criminels appartiennent à la Garde Républicaine (GR), et leur commanditaire n’est autre que Félix Tshisekedi en personne, conformément à l’article 10 de l’Ordonnance-loi n° 13-063 régissant l’organisation et le fonctionnement de la Garde républicaine« , a-t-il affirmé avec conviction.
Il ne s’est pas arrêté là et a ajouté : « Monsieur Tshilombo et ses complices portent le poids du sang des Congolais sur leurs mains, et ils devront en répondre. Un massacre qui a coûté la vie à plus de 100 innocents ne peut rester impuni. Pour nos familles et pour la justice, nous saisirons la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que la Cour Pénale Internationale pour ces crimes de masse et crimes contre l’humanité.«
Par la suite, Corneille Nangaa a exprimé son indignation face au silence préoccupant des leaders de la région du Grand Kivu pendant cette période de crise profonde dans l’Est du pays.
« L’Est de la République démocratique du Congo saigne abondamment, et pourtant, ces leaders ne semblent préoccupés que par ses richesses. Leur silence est inquiétant. L’attente de Tshisekedi pour la levée de l’état de siège, qui est devenue proverbiale, est un signe troublant. L’objectif ne semble plus être la guerre, mais plutôt le chaos, avec pour conséquence la persécution, la spoliation et une guerre politique implacable contre les opposants, ainsi que des actes de cruauté« , a-t-il poursuivi.
Jusqu’à ce jour, une délégation gouvernementale est sur place dans la province du Nord-Kivu afin de faire toute la lumière sur les événements ayant marqué la répression de la marche du 30 août dernier. Malheureusement, cette manifestation a conduit à la perte tragique de la vie de 43 personnes, victimes des forces de l’ordre. La quête de vérité et de justice se poursuit dans cette région meurtrie par la violence.