Dans un contexte de tensions croissantes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), des voix s’élèvent en France pour réclamer une révision de la politique étrangère à l’égard du Rwanda. Parmi elles, Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de la gauche française et leader de « La France insoumise« , a fermement pris position en faveur d’une réaction forte de Paris face à la situation. Lors d’un rassemblement à Paris, destiné à soutenir une initiative pour la paix dans la région, Mélenchon a lancé un appel vigoureux pour que la France suspende sa coopération militaire avec le Rwanda, en plus d’imposer des sanctions économiques et diplomatiques.
Un rassemblement pour la paix qui interpelle
Le dimanche 3 mars 2024, la capitale française a été le théâtre d’une mobilisation significative. Des centaines de personnes, répondant à l’appel de la communauté congolaise de France, se sont rassemblées pour une marche pacifique de la place de la République à la place de la Bastille. Sous le slogan « pour une paix juste et durable en RDC », cet événement a cherché à attirer l’attention sur la crise humanitaire que traverse l’Est de la RDC, marquée par une instabilité sécuritaire persistante et de graves violations des droits humains.
Les exigences de Mélenchon : un signal fort à Kigali
Dans son discours, Mélenchon n’a pas manqué de souligner l’urgence d’une action concrète de la part de la France. « Soutien au peuple congolais qui se mobilise aujourd’hui pour une paix juste et durable! 8 millions de morts, 7 millions de déplacés en RDC. La France doit agir! » a-t-il déclaré, ajoutant que le gel des coopérations militaires avec le Rwanda ainsi que l’application de sanctions économiques et diplomatiques étaient nécessaires pour faire pression sur Kigali.
Un engagement qui ne date pas d’hier
Ce n’est pas la première fois que Mélenchon exprime son soutien à la cause congolaise. Lors d’une visite en RDC en octobre 2023, il avait déjà manifesté son appui à une proposition de résolution déposée au Parlement français, visant à condamner les agressions rwandaises. De plus, il avait rappelé que le Parlement européen avait pris position en faveur de la RDC, reconnaissant la responsabilité du Rwanda dans l’escalade des tensions dans la région du Nord-Kivu.
Vers une diplomatie plus engagée ?
La prise de position de Mélenchon et le rassemblement parisien soulèvent des questions sur l’orientation future de la politique étrangère française vis-à-vis du Rwanda et de la RDC. Alors que la France cherche à maintenir une influence positive en Afrique, les appels à une reconsidération de ses alliances et de ses engagements dans des zones de conflit comme l’Est de la RDC marquent peut-être le début d’une nouvelle ère diplomatique, où les principes de droits humains et de soutien aux populations en détresse priment sur les intérêts géostratégiques et militaires.
Signé par La Rédaction