La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à un défi de taille en matière de gestion budgétaire en raison de l’escalade des tensions sécuritaires, particulièrement dans l’est du pays. Ces tensions ont entraîné une augmentation significative des dépenses sécuritaires, mettant à rude épreuve la trésorerie nationale. Nicolas Kazadi, ministre des Finances, souligne que ces dépenses exceptionnelles de nature sécuritaire ont grimpé à 27% des recettes au premier trimestre de 2024, reflétant ainsi l’impact direct de la crise sur le budget de l’État.
« C’est une nécessité pour nous, de réagir ainsi, pour garantir la sécurité du territoire national. Il n’y a pas d’État sans sécurité, » déclare Kazadi lors d’un point presse. Cette situation a poussé le gouvernement à envisager une révision du budget de 2024, incluant une loi de finances rectificative, dans l’espoir de mieux s’adapter aux nouvelles réalités économiques, notamment la dépréciation du Franc congolais et les fluctuations imprévisibles des recettes publiques.
En plus de l’augmentation des dépenses sécuritaires, Kazadi a évoqué les difficultés liées à la gestion des ressources du pays, accentuées par le contexte sécuritaire. La dépréciation rapide de la monnaie nationale a également exacerbé la situation, avec le Franc congolais qui a atteint les 2700 FC pour un dollar américain, loin des 2518 FC prévus dans le budget initial de 2024.
Face à ces défis, le gouvernement s’engage à contenir le niveau des dépenses tout en accélérant les réformes économiques en cours. « Le succès de notre programme économique, soutenu par la Facilité Élargie de Crédit, en dépend, » affirme Kazadi, soulignant l’importance de la stabilité financière pour la continuité des programmes de développement économique.
Cette situation budgétaire tendue révèle les défis complexes auxquels est confrontée la RDC, obligée de naviguer entre les impératifs de sécurité nationale et la nécessité de maintenir une gestion économique viable.
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